Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) dénonce, encore une fois, le retard accusé dans la réalisation des accords signés avec le gouvernement, il y a de cela six mois. Seydi Ababacar Ndiaye et collègues rappellent, à titre d’avertissement, le contenu du protocole.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) ne comprend toujours pas l’attitude de l’Etat qui peine à honorer ses engagements. En mars dernier, les deux parties avaient signé un protocole d’accords pour mettre l’Université sénégalaise publique sur de bons rails. Ce, en corrigeant ses dysfonctionnements qui sont, entre autres, «le rééquilibrage du budget des universités, le paiement de leurs dettes, le respect du paiement des salaires de leurs employés». Dans un communiqué parvenu à Wal Fadjri, Seydi Ababacar Ndiaye et Cie déplorent cette lenteur. «Le Saes est au regret de constater que plus de six mois après les accords, le Gouvernement n’a pas tenu ses promesses. Nous lui rappelons qu’il s’était engagé devant les partenaires financiers, dans le cadre du Programme de gouvernance et de financement de l’Enseignement supérieur axé sur les résultats, à équilibrer les budgets de toutes les universités. Et à payer toutes les dettes, devant la représentation nationale, à sécuriser les salaires dans toutes les universités grâce à l’argent issu de la pénalité payée par la société Arcelor-Mittal», note-t-on dans le communiqué.
La même source rapporte : «Devant le Saes, le 16 mars 2015 en présence d’une délégation représentant l’Assemblée nationale et du Secrétaire général de l’Unsas, l’Etat s’est engagé à sécuriser les salaires, les indemnités et les voyages d’études du Per (Personnel enseignant et de recherche) sur toute l’année et à compléter les dotations initiales des universités, dès la première loi de finances rectificative (mai-juin)». Par ailleurs, le Saes est revenu sur la discrimination opérée dans le paiement avancé des salaires du mois de septembre pour les raisons de la fête de Tabaski. Le syndicat souligne que les enseignants du supérieur ne sont pas concernés par cette mesure. «Suite au paiement effectif des salaires de la Fonction publique, le Saes tient à préciser que les Universités ne sont pas concernées par ces paiements. Pire, au moment où on paie les salaires de la Fonction publique, une notification du recteur de l’Université de Thiès envoyée aux personnels précise que les salaires de septembre connaîtront un retard de paiement. A l’Ugb, les salaires de juillet et d’août n’ont été perçus qu’au-delà du 15 pour la plupart», soulignent Seydi Ababacar Ndiaye et ses camarades.
Ils indiquent aussi qu’«à Dakar, Bambey et Ziguinchor, la situation budgétaire n’est guère reluisante avec des universités qui, faut-il le rappeler, ont dépassé de loin leur capacité d’accueil depuis très longtemps sans budget sincère». «Pourtant, ces universités ne doivent leur fonctionnement qu’aux énormes sacrifices des enseignants qui ploient sous la surcharge de travail qu’ils paient même de leur vie», note au final le communiqué.
Mamadou GACKO