Depuis deux jours, personne ne peut circuler dans l’Ile à Morphil. A moins de patauger dans la boue, à ses risques et périls. La principale cause de cette situation reste liée aux fortes précipitations enregistrées pendant ces soixante douze heures dans le Fouta.
(Correspondance) – Aujourd’hui, de fâcheuses conséquences sont vécues par les populations du Fouta, après que les précipitations ont défait le pont de Louguel, situé à huit kilomètres de l’Ile à Morphil. Du coup, la bretelle Madina Ndiatbé/Cas-Cas est devenue impraticable. Autres graves conséquences notées, après ces fortes pluies, le radier submersible, situé à 200 mètres de l’hôpital de Cas-Cas, est aussi submergé au point que pour se déplacer, il faudrait faire un long détour pour se retrouver dans nombre de localités de l’île. Ainsi, pour lutter contre cette furie des eaux, les populations, qui ont obtenu du sous-préfet de Cas-Cas plus de 400 sacs de sable, les ont installés au niveau du pont détruit ; ce qui n’aura rien servi aux populations devant utiliser ce passage. «Puisque, note Moussa Lom, président de l’Union des associations sportives de l’île à Morphil, le débordement de l’eau à grande vitesse n’a fait que détruire les travaux qui avaient consisté à mettre des sacs de sable là ou le pont a été détruit».
Et M. Lom de remercier le sous-préfet de Cas-Cas qui, dit-il, depuis le début du calvaire des populations est sur le terrain pour les aider afin qu’elles puissent trouver des solutions à ce sinistre. Il en est de même avec les éléments de la gendarmerie qui se sont présentés pour constater de visu les dégâts enregistrés, suite aux fortes pluies notées ces trois jours. Interpellé, le sous-préfet de Cas-Cas tient à préciser que la situation reste délicate pour les populations. Car, selon lui, pour se rendre sur la route nationale, les malades sont obligés de faire un grand détour vers Saldé pour emprunter le pont de Ngouye. Aussi, fait-il remarquer, le radier situé au niveau de Saldé, qui commence à être envahi par les eaux, pourrait sous peu ne plus être fonctionnel, au point qu’il sera difficile d’emprunter ce tronçon pour sortir de l’île. C’est pour dire qu’après l’arrondissement de Cas-Cas, ce sera autour de celui de Saldé d’être coupé du pays. Ce qui fera que l’île à Morphil sera complètement isolée.
Aujourd’hui, note le sous-préfet, les malades, qui passaient par Madina Ndiatbé, sont obligés d’aller vers Pété voire vers Ndioum. Quant à l’approvisionnement en produits de première nécessité des ménages, les populations, qui retrouvaient tout ce dont elles avaient besoin au niveau du marché hebdomadaire de Madina Ndiatbé, prennent d’assaut aujourd’hui la Mauritanie ; ce pays est devenu la nouvelle destination des consommateurs. C’est dire que toutes les activités économiques sont paralysées dans la zone. Et le coordinateur pour la défense des intérêts des populations de l’Ile à Morphil, Ousmane Abou Nguett, de demander aux pouvoirs d’accélérer les procédures pour qu’enfin puissent démarrer les travaux de désenclavement de l’île.
Selon lui, il n’y a pas que les routes qui sont impraticables. «Des bâtiments entiers ont fait les frais du déferlement des eaux au niveau de la localité de Dioudé Diabe», informe-t-il. Qui ajoute, «dorénavant au lieu des cinq mille frs que les gens doivent payer pour voyager, ils sont obligés de débourser vingt voire vingt-cinq mille pour arriver à destination». Une situation à laquelle les populations ne peuvent faire face pour longtemps, compte tenu de leurs faibles ressources, note-t-il.