L’ancien Premier ministre a peint un tableau sombre représentant la situation socio-économique du Sénégal.
Selon Abdoul MBAYE, rien ne marche ; presque tous les secteurs sont bloqués. «Triste bilan et l’éclatement des mensonges et scandales», c’est à son avis ce qu’il faut retenir de l’an finissant.
«2019 était annoncée année électorale, puisque d’élection présidentielle. (…) Nous avions prévenu que les mensonges ne suffiraient pas pour gagner des élections. Il fallut, en effet, avoir recours à un système de parrainage inapplicable, inventé dans la précipitation d’une énième révision constitutionnelle pour éliminer des candidats, et surtout pour éviter un deuxième tour à l’élection présidentielle qui aurait pu être fatal au président sortant », soutient le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT).
L’économie n’est guère plus reluisante aux yeux d’Abdoul MBAYE. «Ils osent continuer de soutenir que la croissance aurait été maintenue à 6 %. Les mensonges de production les plus patents ne peuvent pourtant plus être cachés : la production d’arachides de 1,4 million de tonnes n’aurait pas permis la collecte de plus de 300 000 tonnes en 2018-2019. Où sont donc passées toutes ces quantités de céréales qui auraient été produites ? L’autosuffisance en riz avait été annoncée pour 2017. Nous avions récusé une telle assertion. Le président avait ensuite corrigé pour annoncer son report d’un an, en 2018. On n’en parle désormais plus », déclare-t-il. Avant d’assurer que « l’augmentation des tarifs (de l’électricité, Ndlr) après celle des produits pétroliers, participe à l’objectif de réduire le déficit budgétaire en même temps que le pouvoir d’achat des ménages ».
Pour l’ancien Premier ministre, la marche de la Justice est venue assombrir davantage le tableau. «Pour éviter tout débordement face à la montée de la colère sociale, la ‘’soft dictature’’ sera habile à restreindre les libertés, parfois en violation de la Constitution, en particulier le droit aux manifestations pacifiques dont on craint le succès. Nous combattrons le recul démocratique organisé par Macky Sall. Par le suivi de la plainte pour faux et usage de faux en document administratif qui a permis d’attribuer des permis pétroliers à Frank Timis et à son partenaire privilégié, Aliou SALL, même si depuis cinq mois le doyen des juges refuse d’y donner suite au plan local», indique-t-il.
WALFNet