CHRONIQUE DE SIDY
Le Prophète Hûd et le peuple d’Ad
On croyait après le déluge et la station de Jûdi, que les turpitudes étaient terminées qu’un nouveau monde d’équilibre et de soumission émergerait en tirant la leçon de ce qui s’était passé pour toujours. Mais, comme dit l’autre, chassez le naturel, il revient au galop. La confrontation entre le bien et le mal loin de connaitre son épilogue avec le déluge persista de plus belle. C’est ainsi que le Prophète Hûd (PSL) a été envoyé vers le peuple d’Ad. Un peuple dont l’histoire n’est relatée que dans le Coran. Les Ad ont été anéantis et ne laissent plus de traces. Il s’agissait de cultivateurs qui avaient de vastes champs avec de l’eau à suffisance. Ils parvenaient à vivre commodément avec ce que la terre leur offrait dans la plus grande quiétude. C’était également des titans et des hercules qui, bien bâtis, s’activaient dans la sculpture des montagnes. Les Ad étaient aussi des bergers dont les troupeaux avaient des terres infinies comme pâturage. Le Coran évoque leur histoire dans plusieurs chapitres (Chapitre 7 verset 65, Chapitre 11 qui porte le même nom que le Prophète Hûd, versets 60…68 ; Chapitre 26, verset 124). Le peuple avait tiré son nom de son aïeul dénommé Ad. Le Prophète Hûd (PSL) descendait de cet ancêtre. Ce peuple vivait dans un lieu situé de nos jours à Oman au Yemen, un endroit appelé terre vierge (le carré vide). Le Prophète Hûd est le fils d’Abdallah, fils de Rabah, fils de Khouloud, fils de Ad (l’ancêtre des Ad), fils de IRam, fils d’Isham, fils du Prophète Noé (PSL).
Les Ad avaient fait de certains de leurs ascendants, comme Athar et Samûd, des idoles qu’ils déifièrent. Ils les vénéraient, les considérant comme étant à la base de tous leurs avoirs. Tous ceux qui ne croyaient pas à ces divinités étaient mis en marge de la société et considérés comme des ingrats. Le Prophète Hûd fut alors envoyer par le Créateur. Il vint rappeler à son peuple qu’il était en train de dévier avec des pratiques blasphématoires. Il leur rappela leur devoir de soumission envers la seule divinité valable méritant leur adoration qui est le Créateur. Il leur répétait que c’était Lui le créateur de tous les biens et même des idoles qu’ils vénéraient. Se référant à leur environnement, il leur démontrait la grandeur du Seigneur qui était à la base de la verdure, du bétail, des terres, des mers…. Il insistait leur indiquant qu’ils adoraient le mauvais dieu, car celui qui était à la base de tout ce qu’ils aimaient n’était autre que Dieu le Tout-Puissant. Et dans ses prêches, il leur rappelait leur devoir de louanges envers celui qui avait réellement tout créé. Il rappela l’histoire de Noé et le déluge qui avait pour cause le manque de reconnaissance et de soumission. Il déplora la lutte des classes qui avait marginalisé une bonne partie de la population. Il dénonça la pratique qui faisait des hommes historiques ou des saints des idoles qu’on déifie. Mais, comme Néo avant lui, le Prophète Hûd est diabolisé. « Nous n’avons pas foi en toi. Nous dirons plutôt qu’une de nos divinités t’a affligé d’un mal» lui rétorque-t-on (Chapitre 11, versets 53-54).
Cela ne découragea point le Prophète Hûd. Malgré l’hostilité qui lui était témoignée, il persistait dans ses prêches. Il pensait que son peuple allait finir par se rétracter et se mettre sur le droit chemin. Après le rappel qui n’était entendu de personne, Hûd se mit à avertir de ce qui pourrait être les conséquences des actes que son peuple posait. Il les avertissait des résultats que l’oppression pouvait générer. Les Ad ne se laissèrent pas faire. Ils répliquaient, en se demandant qui pouvait bien être plus forts qu’eux. Bombant le torse et mettant en exergue leurs muscles, ils demandèrent à Hûd d’appeler son Dieu qu’ils allaient terrasser. Face à la provocation, Hûd continuait ses prêches, se voulant de plus en plus clair dans ses mises et ses avertissements. La réplique ne changeait pas. Hûd finit par se retirer avec ceux qui croyaient à son message après que des prémisses de crises se signalèrent, dégradant l’environnement progressivement. Hûd pressentait une catastrophe contre laquelle il voulait prémunir ceux qui croyaient en ce qu’il disait. Ainsi, un vent des plus ravageurs se mit à souffler pendant huit journées et sept nuits. Un vent qui était venu avec tout ce que l’homme pouvait supporter. Les géants qui se gargarisaient de leurs muscles furent balayés (Chapitre 46, versets 6…8).
Ainsi, comme ceux qui n’avaient pas écouté le Prophète Noé, à l’instar de ceux qui l’avaient traité d’imposteur, les détracteurs du Prophète Hûd furent également sévèrement châtiés. Mais, ce châtiment allait-il servir d’exemple ? L’homme avait-il suffisamment tiré les bonnes leçons pour se mettre sur le droit chemin ?
A lire chaque vendredi…
Par Sidy Lamine NIASS
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