CHRONIQUE DE SIDI
C’est au milieu du temple que la lumière survint. Au cœur des quatre principaux piliers que sont l’empire Perse, l’Empire romain d’Orient (Grèce) l’Empire romain d’Occident (Rome), et l’Egypte, le Tout-Puissant choisit une place d’un accès très difficile, figée au milieu du désert. De cette place, lieu de rendez-vous des colporteurs, allait jaillir la lumière devant guider l’humanité. Un peuple avait été choisi : les Arabes. Leur langue est des plus adaptées. Parmi les Arabes, une tribu fut choisie. Qureyshi, la plus noble des tribus de la région. Elle était directement alignée au prophète Ismail (Psl), comme le prophète Ibrahim (Psl) l’avait voulu. De cette tribu, une dynastie fut désignée : celle d’Adnan.
Dans cette Arabie Adnan était un homme honnête, généreux qui se singularisait totalement dans cette région où l’ingratitude, la félonie et tous les autres vices régnaient en maître. Il aimait son prochain et savait partageait. Ses descendants persistèrent dans cette voie et étaient reconnus pour leur grande générosité dont les caravaniers profitaient grandement. Hashim ibn Abd Manaf est de la lignée d’Adnan. Comme son ancêtre, Hashim était un homme généreux, on le reconnaissait pour sa pureté, sa grande gentillesse. Il était surnommé : Khasim, le généreux. Quand le moment de prendre épouse arriva, une voix intérieure lui soufflait régulièrement le nom de Salma. Hashim ne cessait de se demander : qui est cette Salma ? Quand il parvint à Yathrib, actuelle ville de Médine, il rencontra la femme que la voix lui soufflait. Il la reconnut tout de suite. Et par la volonté du Tout-Puissant leur union fut scellée avec une condition : les enfants nés de l’union resteraient à Yathrib. Mais Hashim mourut avant la naissance de leur premier enfant : Chayba. L’oncle paternel de l’enfant, Al-Muttalib, vint à Yathrib le réclamer et eut la permission de l’emmener avec lui à la Mecque. Al-Muttalib ne révéla pas aux Mecquois l’identité de l’enfant. Quand les questions se multiplièrent, il expliqua que l’enfant était son esclave. Il lui donna le nom de Abd al-Muttalib (serviteur d’Al-Muttalib).
Chayba resta à la Mecque et garda pour nom Abd al-Muttalib. Dans sa jeunesse, il se particularisait par un corps bien bâti. Avec l’âge, la beauté fut relayée par la sagesse. Comme son père Hashim, une voix lui soufflait régulièrement des noms : Tayyiba, Barra, al-Madnouna et Zamzam. Il crut que son esprit lui jouait des tours. Il craignait devenir fou. Mais un jour, il fit un songe et vit un homme avec un bœuf s’approcher de la Ka’ba. Arrivé à côté de la Ka’ba, l’homme égorgea l’animal puis emporta la panse de la bête qu’il alla vider à côté d’une termitière. La voix lui indiqua que c’est là-bas précisément qu’il fallait creuser. Le lendemain, il partit directement creuser l’endroit qu’il avait vu. Les populations s’interrogèrent sur ses agissements. Elles se moquèrent de lui. Un puits au milieu du désert, c’était trop beau pour être vrai. Ne les écoutant pas, Abd al-Muttalib continuait à creuser. Après plusieurs coups de pioche, il se rendit compte que l’emplacement qu’il creusait avait déjà servi par le passé. Des trésors de guerre y étaient enfouis. Des trésors légendaires qui agrémentaient les contes. Quand il atteint des boucliers et des épées, les populations s’interposèrent. Il n’était pas question de le laisser s’attribuer toutes ces richesses. Il fallait trouver un arbitre pour vider le contentieux. Abd al-Muttalib donna son consentement. Ils partirent tous ensemble à la recherche d’un juge qui devrait les départager. Seulement, une tempête de sable les surprit et découragea tout le monde sauf Abd al-Muttalib qui décida de la braver. Quelques coups de sabot de son cheval firent jaillir une source d’eau douce : Zamzam. Les autres ne voulurent pas poursuivre la route. Après avoir étanché leur soif, ils comprirent qu’il s’agissait d’un signe du Tout-Puissant. Le puits qui servit à Agar et à Ismaël fut redécouvert par Abd al-Muttalib.
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Par Sidi Lamine NIASS
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