Les prix des denrées flambent et la bonbonne de gaz est devenue introuvable depuis une semaine. Dans le Fouta, c’est le retour aux vieilles pratiques, avec l’utilisation du bois pour faire la cuisine.
(Correspondance) – Dans les localités du département, les populations souffrent en ce début du mois de Ramadan. En effet, dans les plus grands marchés de Galoya, Madina Ndiatbé, NDioum et Thillé Boubacar les denrées de première nécessité ont connu une flambée des prix. A Galoya et Pété par exemple, le sac de 50 kg de sucre est vendu à 28 mille francs Cfa. Celui du riz varie entre 17 000 et 18 000 francs Cfa. Le bidon de 20 litres d’huile varie entre 25 et 26 mille francs. Le sac de lait en poudre de 25 kg est vendu à 70 mille francs. Au marché de Ndioum, les grossistes expliquent cette hausse par l’insuffisance de l’approvisionnement du marché et le refus des commerçants de respecter les prix fixés par l’Etat. «Nous peinons à trouver des produits», martèle un commerçant grossiste.
Une situation intenable pour les consommateurs qui ne savent plus où donner de la tête. «Depuis le début du Ramadan, je n’ai pas encore mangé de la viande», se lamente une dame de Thillé Boubacar. Cette dernière qui affirme qu’il faut casquer 4 000 francs pour avoir le kg, ajoute que la viande appartient maintenant aux riches. «Je n’ai jamais vécu pareille situation», se désole un père de famille retraité, basé au quartier Diaguéré de Ndioum.
Un enseignant à Galoya, fustige l’attitude des commerçants qui imposent, selon lui, leurs prix. Malheureusement, d’après lui, personne ne dit rien. «Nous ne sentons aucune réaction venant des autorités», dit-il, ajoutant qu’il a l’impression que les contrôleurs des prix n’existent plus. «Nous ne sentons pas cette baisse des prix dont on parle tant», regrette un autre enseignant à la retraite. Et à l’en croire, les commerçants justifient la cherté des denrées par la distance entre Dakar et le Fouta. L’autre casse-tête des habitants du Fouta, la bouteille de bonbonne de gaz qui est introuvable depuis une semaine au niveau du marché central de Podor. Dans l’île à Morphil, la situation est encore pire. Dans cette partie du pays, les insulaires sont obligés de se rendre jusqu’à la route nationale 2 pour espérer s’en procurer. Malheureusement, d’après un grossiste, la rupture est générale. Du coup, les populations sont obligées de retourner aux vieilles habitudes. Elles utilisent du bois pour pouvoir chauffer la marmite, faute également de charbon, devenu introuvable.
Abou KANE