Les hommes d’affaires européens se lavent à grande eau. Pdg de Eiffage et président de la Chambre des investisseurs européens du Sénégal, Gérard Sénac affirme que pour les marchés publics, ils sont en concurrence avec les Chinois, les Américains, les Russes, etc.
Les investisseurs européens se défendent contre l’opinion selon laquelle ils raflent systématiquement tous les marchés publics du Sénégal. En effet, comme pour répondre à ceux qui les accusent de rafler l’ensemble des offres émises par l’Etat, Gérard Sénac, le Président directeur général (Pdg) de Eiffage-Sénégal et président de la Chambre des investisseurs européens au au pays de la Téranga, déclare : «Les marchés sont très nombreux et nous n’avons pas la prétention de les prendre tous. (…) La concurrence est là au Sénégal, parce que les entreprises américaines sont présentes dans le cadre du Millénium challenge account (Mca). Les Chinois et les Russes sont également présents au Sénégal. Donc, on a besoin de tout le monde pour donner des possibilités aux entreprises nationales. Néanmoins, nous n’avons pas peur de la concurrence parce que nous avons l’expertise qu’il faut, mais également notre Responsabilité sociale (Rse)», se défend encore le patron des patrons européens installés au Sénégal.
Gérard Sénac s’exprimait, hier, lors d’une table ronde suivie d’une signature de convention entre la Chambre des investisseurs européens du Sénégal et la délégation de l’Union européenne. Cette signature de convention entre dans le cadre de la quinzaine de l’Union européenne. En outre, M. Sénac révèle que les entreprises européennes installées au Sénégal contribuent à hauteur de 20 % du Pib du Sénégal, emploient également plus de 70 mille salariés avec une masse salariale estimée à 134 milliards de francs Cfa. Il affirme aussi que le personnel de ces entreprises européennes est composé à plus de 90 % de nationaux.
Toutefois, malgré cette présence non négligeable, Gérard Sénac affirme que les entreprises européennes souhaitent attirer davantage d’autres entreprises européennes, d’une part, et d’autre part, participer à la réalisation de grands projets infrastructurels du Sénégal dans le cadre du Plan Sénégal émergent. «Nous sommes disposés à réaliser des grandes infrastructures comme des routes et des universités. Si nous arrivons à signer des accords concrets, nous pourrions amener des investisseurs européens privés et signer des partenariats pour offrir des opportunités aux entreprises nationales, principalement les Pme. Parce qu’un pays ne peut pas avancer sans ces entreprises et sans investisseurs», poursuit le Pdg d’Eiffage-Sénégal.
De son côté, Irène Mingasson, la représente de l’Union européenne au Sénégal, affirme qu’il y a des perspectives de développement. Mais, d’après elle, il ne peut pas se faire uniquement avec les bailleurs. «La coopération avec les Etats ne suffit pas, la priorité doit être accordée au secteur privé que nous encourageons fortement», dit-elle. «Nous avons entrepris un dialogue en profondeur avec l’Etat du Sénégal parce que nous voulons encourager le développement du secteur privé sénégalais. Et cela peut se faire avec le soutien de l’Union européenne, notamment avec le transfert de technologies», poursuit la représente de l’Union européenne au Sénégal. Et pour mieux attirer ces hommes d’affaires européens, le Sénégal, selon Daouda Sembène, Secrétaire général du ministère des Finances et du Budget, a engagé des réformes en profondeur visant à améliorer l’environnement des affaires, notamment avec l’accélération et la dématérialisation des procédures administratives ou encore la création des zones industrielles spéciales pour contourner les lenteurs dans le domaine du foncier, etc.
Charles Gaïky DIENE