Partie 1 : Face à Goliath
Les prophètes et messagers de Dieu se succèdent, chacun apportant sa pierre au grand édifice. Après la grande et glorieuse épopée du prophète Moussa (PSL), amplement détaillée dans le Saint-Coran, voici que débute l’histoire d’un autre monument : Le Prophète Dâwôud (David). Il était le continuateur de la mission du prophète Ibrahim (PSL) et la consécration de la volonté de nombreux autres prophètes. Avec le Prophète Dâwôud (David), le temporel épouse le spirituel. Roi et prophète, il lui était demandé de rapprocher le peuple de son Créateur, de gouverner la cité et de servir de juge selon la volonté de Dieu. Pour comprendre comment il y est parvenu, savoir par où il est passé est important.
Pendant quarante ans les fils d’Israël erraient dans le désert sans jamais atteindre leur but. Tel était le châtiment de Dieu face à leurs péchés et leur refus d’obéir aux commandements. Cette génération qui avait adoré un veau d’or ne pouvait pas entrer à Jérusalem. Leur errance devait faire place à une nouvelle génération départie de toute tentation. C’est pendant cette longue et difficile quête de la terre promise que le prophète Moussa (PSL) rendit l’âme. Après avoir indiqué la voie et rempli sa mission faite de nombreux et riches enseignements, il tirait sa révérence. Son frère, le prophète Aaron, mourut également. Yusha bin Nun, serviteur et homme de confiance du prophète Moussa (PSL), devint le nouveau leader des fils d’Israël. Quand les quarante ans s’épuisèrent, le peuple avait quelque peu changé. Les fils d’Israël avaient plus foi et s’évertuaient à suivre les commandements du prophète Moussa (PSL). Yusha bin Nun comprit qu’il était temps de se rendre en terre palestinienne. Ils n’y entrèrent pas en conquérants, mais s’y dispersèrent et se mélangèrent aux autochtones. Les fils d’Israël avaient développé différents types d’activités et entretenaient une grande solidarité entre eux. Plus les années passées, plus ils devenaient plus nombreux et plus puissants. Ils étaient souvent en guerre contre les Arméniens et les Philistins qui parvinrent à les chasser. Et au cours des multiples batailles, ils avaient perdu le coffre sacré contenant les Tablettes originales du Tawrat que le prophète Moussa (PSL) leur avait laissées. Parmi les enfants d’Israël, Yusha bin Nun avait identifié un homme très pieux. Ils firent de cet homme, Samuel, leur juge, guide et prophète. Quand Yusha bin Nun indiqua à Samuel qu’ils voulaient prendre le contrôle total de la ville, leur terre promise, ce dernier lui indiqua qu’il ne pouvait le faire sans avoir un commandant. Car, leur précisa-t-il, seule une guerre pouvait leur permettre d’arriver à leur fin. Samuel s’engagea à le leur trouver. Dans sa quête d’un commandant, Samuel était tombé sur un homme nommé Ṭālūt . Il comprit que c’est cet homme qu’il cherchait. Quand il l’amena chez les enfants d’Israël et le leur présenta comme leur nouveau commandant, ceux-ci commencèrent par rouspéter. Certains ne voulaient pas accepter qu’un homme pauvre fût leur leader. Samuel parvint à les convaincre en affirmant avec force que Ṭālūt a été choisi pour son savoir, sa sagesse et sa force. Samuel leur expliqua qu’il allait les conduire à la victoire. «Et leur prophète leur dit: Le signe de son investiture sera que le Coffre va vous revenir; objet de quiétude inspiré par votre Seigneur, et contenant les reliques de ce que laissèrent la famille de Moïse et la famille d’Aaron. Les Anges le porteront. Voilà bien là un signe pour vous, si vous êtes croyants!» (Sourate 2 verset 248).
Ṭālūt reconnut comme le roi des enfants d’Israël avait réussi à retrouver le coffre sacré avec son contenu. Pour reprendre le contrôle de la Palestine, Ṭālūt devait faire face aux puissants Philistins, conduits par un redoutable chef nommé Jaalout (Goliath). Ce dernier était immense. Personne n’osait l’affronter. Sa force avait fait de lui le roi incontesté des Philistins. Quand les enfants d’Israël virent Jaalout, ils tremblèrent de tout leur corps et refusèrent de le défier.
Dans l’armée de Ṭālūt , il y avait un jeune berger nommé Dâwôud. Il n’était pas au front pour combattre mais pour accompagner ses deux frères soldats. Quand le jeune Dâwôud vit Jaalout se déhancher au milieu du champ de bataille, il demanda à Ṭālūt la permission de l’affronter en duel. Ṭālūt commença par refuser ce suicide. Dâwôud insista : «Je suis prêt à me battre contre ce monstre parce que j’ai déjà tué un tigre et un ours qui se sont attaqués aux moutons de mon père». Face à sa détermination, Ṭālūt se résolut à le laisser combattre après lui avoir fait porter une armure. Une fois sur le champ de bataille, le jeune Dâwôud se débarrassa de l’armure qui le gênait. Il sortit un lance-pierre et s’arma de cinq cailloux qu’il avait bien choisis. Quand Jaalout fonça sur lui, Dâwôud lui porta un coup de pierre qui le désarçonna complétement. Dâwôud s’approcha et lui prit son épée avec laquelle il le décapita. Au vu du spectacle, les Philistins décampèrent abandonnant le champ de bataille. « Ils les mirent en déroute, par la grâce d’Allah. Et Dawoud tua Goliath; et Allah lui donna la royauté et la sagesse… » (Sourate 2 verset 251).
Partout, on magnifiait le courage de Dâwôud. Sa bravoure était le sujet de toutes les conversations. Ṭālūt en fit le chef de son armée qui remporta de nombreuses victoires. A la mort de Ṭālūt, Dâwôud devint roi.
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Par Sidi Lamine NIASS