La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a mis au jour une nouvelle méthode de blanchiment de capitaux.
L’enquête révèle l’utilisation de comptes de monnaie électronique appartenant à des personnes âgées pour dissimuler l’origine de fonds illicites, qui sont ensuite « blanchis » via des plateformes de jeux en ligne.
Au cœur de cette affaire se trouve un propriétaire de point de transfert de monnaie électronique, accusé d’avoir créé et de contrôler plusieurs comptes électroniques au nom de personnes âgées, certaines étant âgées de 73 à 81 ans.
La CENTIF a tracé un flux de transactions suspectes : 59 millions de FCFA ont été déposés en espèces sur ces comptes.
S’en est suivi un circuit complexe de 53,8 millions de FCFA en transferts d’un compte à l’autre, suivi de retraits en espèces d’environ 9,3 millions de FCFA, majoritairement effectués au point de transfert du suspect.
Les fonds, une fois en circulation, ont été massivement utilisés pour des paris sur la plateforme de jeux en ligne BET1, et de manière ponctuelle sur une autre plateforme nommée « JEU ».
La stratégie était limpide. Les montants misés correspondaient presque exactement aux sommes récupérées, ne laissant que des pertes minimes liées aux frais.
Selon la CENTIF, il s’agit d’un schéma classique de blanchiment, qui cherche à justifier l’origine des fonds en les faisant passer pour des gains de jeux.
Par ailleurs, l’enquête a mis au jour un détail particulièrement inquiétant : une partie des fonds a été transférée sur le compte d’un mineur de 14 ans avant d’être retirée au même point de transfert que le reste des sommes.
Liboire SAGNA