Des sommets entre l’Afrique et les puissances étrangères se multiplient depuis quelques années. Cette nouvelle donne prouve qu’il faudrait compter avec ce continent dans le monde de demain. Mais, dans le partenariat noué avec le Japon, le défi semble être énorme en ce qu’il peut définir le futur de l’Afrique. Le mot d’ordre se veut clair : impulser le développement à partir de dynamiques locales africaines afin de mieux s’ouvrir aux autres.
(Envoyé spécial) – En 1993, quand le Japon organisait la première conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), l’idée était de redonner un regain d’intérêt pour ce continent, au lendemain de la Guerre froide. L’initiative avait ainsi donné lieu à des débats portant sur le besoin d’une appropriation africaine, à travers des processus démocratiques et le culte de la bonne gouvernance, afin de favoriser le développement d’une coopération Sud-Sud. Le tout devant être soutenu par une transmission de l’expérience asiatique vers l’Afrique. Ainsi, de 1998 (année de la deuxième Ticad) à 2022 avec la Ticad 8, divers sujets ont eu à mobiliser les énergies des deux parties. Il s’est agi, entre autres thèmes, «la réduction de la pauvreté en Afrique et son intégration dans l’économie mondiale» ; «vers une Afrique pleine de vitalité -un continent d’espoir et d’opportunités» ; «faire progresser l’agenda du développement durable de l’Afrique -la Ticad : un partenariat pour la prospérité».
C’est ainsi que lors de la dernière conférence, tenue en Tunisie en 2022, le Japon avait affiché sa volonté d’être un «partenaire pour une croissance commune, avec l’Afrique qui, en dépit des nombreuses difficultés, promettait de réaliser une croissance dynamique, et de permettre au continent de réaliser son objectif de devenir une terre de résilience». Pour ce faire, le Pays du soleil levant avait annoncé différentes initiatives s’inscrivant dans le cadre du processus de la Ticad dans trois domaines, avec notamment au plan économique l’aide aux Start up, des actions destinées à renforcer le social en Afrique et la question de la paix et de la stabilité. Le souci étant de promouvoir l’Etat de droit, «en mettant l’accent sur l’investissement dans le capital humain et une croissance de qualité, selon une approche qui lui est propre, et centrée sur l’individu».
Aujourd’hui, avec la Ticad 9, prévue du 20 au 22 août à Yokohama, l’ambition affichée du Japon s’articule autour du thème : «Co-créer des solutions innovantes avec l’Afrique». Ce partenaire stratégique dudit continent vise à «explorer des solutions innovantes aux défis auxquels l’Afrique est confrontée en tirant parti de ses technologies de pointe et de son expertise». Le rêve est de «pouvoir compter sur un secteur privé africain fort, des jeunes motivés et des femmes inspirantes, sur fond d’intégration régionale en plus du renforcement de la connectivité aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Afrique», a confié le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, à nos confrères du quotidien The Japantimes de ce mardi 19 août 2025.
Mbagnick NGOM