Dans le but de revitaliser son économie et de l’orienter vers le développement, le Sénégal doit baisser le coût de l’énergie, et spécifiquement celui de l’électricité.
Pour ce faire, il mise fortement sur l’approvisionnement en gaz domestique par GTA afin d’assurer le fonctionnement des centrales, dont certaines ont été transformées de fuel à gaz.
« Rien que cette mesure peut régler énormément de choses », a affirmé hier le chef du gouvernement Ousmane SONKO, lors de sa réunion avec le secteur privé national.
Cependant, le Sénégal rencontre des difficultés pour se fournir en gaz qu’il produit lui-même, ce qui l’oblige à l’importer par l’intermédiaire de la Senelec. Le Premier ministre, visiblement agacé par ce paradoxe et les charges économiques qu’il entraîne, a opté pour l’imposition d’un ultimatum à BP, la société britannique d’envergure mondiale en charge de l’exploitation du gaz.
« Sur 2026, nous ne voulons pas aller chercher 9 cargaisons de gaz très loin pour les amener au Sénégal, alors qu’il y a du gaz produit ici. Nous voulons nous approvisionner ici même et nous allons poser les actes qu’il faut pour le faire », dit-il.
D’après le Premier ministre, les implications liées à la baisse du coût du kilowattheure pour la production et pour les foyers justifient l’effort. À noter les implications pour le budget de l’État, puisque l’approvisionnement local permet d’épargner 143 milliards.
Néanmoins, le Sénégal a réussi à se fournir en pétrole pour un usage domestique. En février 2025, la SAR a procédé au raffinage de sa première cargaison de 650 mille barils provenant de Sangomar. Le Sénégal envisage de mettre en place un système similaire pour le gaz, mais rencontre des obstacles avec BP.
Actuellement, les pourparlers semblent stagner au point que le Premier ministre a besoin de recourir à un ultimatum pour faire passer un message fort à BP.
Rémi SOUSSO