Israël conduit une opération de « famine délibérée » à Gaza, selon un rapport d’Amnesty International publié ce lundi 18 août. L’organisation a documenté les déclarations de 19 résidents locaux et de deux unités médicales dans deux établissements hospitaliers situés à Gaza.
Amnesty International renouvelle ses déclarations : Israël instaure un génocide de la famine à Gaza.
« Cette combinaison de maladie et de famine n’est pas la conséquence de la guerre. Ce sont des conditions de vies qui sont mises en place pour que cette population meure », explique à RFI Anne SAVINEL-BARRAS, présidente d’Amnesty France.
Dans son document, l’organisation non gouvernementale critique une situation délibérément mise en scène par Israël, l’accusant de mensonge en prétendant qu’il n’existe aucun cas de malnutrition à Gaza.
« Treize milles cas d’enfants admis pour malnutrition aiguë, dont 22% en malnutrition aiguë sévère ! Comment, aujourd’hui, le gouvernement israélien peut prétendre qu’il n’y a pas de famine à Gaza ? », s’insurge la présidente d’Amnesty International.
Un plan pour la destruction physique des palestiniens
L’organisation de protection des droits de l’homme, après avoir réalisé des interviews avec 19 Palestiniens de Gaza résidant dans des camps pour déplacés et deux professionnels de santé prenant en charge des enfants malnutris, déclare que cette « stratégie de famine intentionnelle (…) sape systématiquement la santé, le bien-être et la cohésion sociale » à Gaza.
Le rapport contient des témoignages transcrits qui sont glaçants, mentionnant parfois une assiette de lentilles pour sustenter une famille entière.
Selon le rapport d’Amnesty, les récits collectés attestent que cette famine « est le résultat intentionnel de plans et de politiques qu’Israël a conçus et mis en œuvre, au cours des 22 derniers mois, pour infliger délibérément aux Palestiniens de Gaza des conditions de vie calculées pour entraîner leur destruction physique – ce qui fait partie intégrante du génocide en cours d’Israël contre les Palestiniens à Gaza ».
Anne SAVINEL-BARRAS met également en évidence la diminution de la solidarité qui était jusqu’à présent très présente à Gaza. « L’entraide disparaît parce que l’instinct de survie de chacun devient la priorité, et c’est là où on voit qu’on atteint à la dignité des personnes humaines », regrette la directrice d’Amnesty.
Finalement, l’organisation non gouvernementale considère que les quelques distributions alimentaires permises par Israël sont principalement insuffisantes et très risquées, voire mortelles.
Rémi SOUSSO