La saisie de 643 kg de cocaïne par la gendarmerie et la douane à Noflaye (Rufisque) dans la nuit du 3 au 4 août a ouvert une enquête bien plus large que prévu. Les quatre individus interpellés dans cette affaire de stupéfiants sont désormais suspectés d’être au cœur d’un système sophistiqué de blanchiment d’argent. Le réseau aurait recyclé des fonds issus du trafic de drogue à travers des investissements immobiliers et la création de sociétés écrans utilisant des prête-noms.
Parmi les suspects figurent le Sénégalais M. Y. DIAW, le Franco-Sénégalais M. DIAW, le Français M. Yamdjeu et le Camerounais Y. Defosso. Les trois premiers ont été surpris en flagrant délit de déchargement de la drogue. Seul M. Y. DIAW, conducteur du véhicule transportant la marchandise, a été immédiatement arrêtée, tandis que ses complices parvenaient à prendre la fuite. Le quatrième suspect a été identifié ultérieurement par les enquêteurs.
Les perquisitions menées dans les appartements de M. DIAW et M. Yamdjeu, situés à la résidence Océan Paradise à Yoff, ont permis de découvrir des éléments accablants. Selon les informations de Libération, ces deux hommes sont propriétaires de leurs logements, acquis pour des sommes importantes – près de 90 millions de FCFA pour M. DIAW en 2019. Sur place, les forces de l’ordre ont saisi des reçus bancaires, des factures diverses et un véhicule haut de gamme, une BMW X5, garée dans le parking de l’immeuble.
L’analyse des images de vidéosurveillance a révélé des comportements suspects après la saisie de drogue. M. DIAW serait retourné à son domicile en compagnie de M. Yamdjeu pour y récupérer des effets personnels et un paquet suspect. Peu après, Y. Defosso a été filmé inspectant méticuleusement l’appartement avant de se rendre chez M. Yamdjeu.
La seconde perquisition chez ce dernier a permis la découverte de documents compromettants liés à des transactions immobilières et foncières, suggérant l’utilisation de faux noms pour blanchir de l’argent sale. Le réseau aurait opéré à travers plusieurs pays (Gambie, Sénégal, France) et créé des sociétés fictives comme Jolofex et Flexicorp pour masquer l’origine illicite des fonds.
Cette affaire, qui combine trafic international de stupéfiants et blanchiment à grande échelle, pourrait connaître de nouveaux développements alors que les investigations se poursuivent activement. Les policiers s’attendent à d’autres interpellations.
Khadydja NDIAYE