L’ancien parlementaire Babacar Abba MBAYE a exprimé son désaccord catégorique concernant le projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte proposé par le gouvernement. Selon lui, le Sénégal dispose déjà d’un cadre juridique suffisant pour traiter ces questions. « Je suis totalement opposé à cette loi sur les lanceurs d’alerte. Elle me gêne personnellement », a-t-il déclaré, critiquant une tendance à copier systématiquement des modèles étrangers sans tenir compte des spécificités locales.
Pour l’ancien député, cette initiative législative risque d’ouvrir une « boîte de Pandore » en instaurant une culture de la délation qui pourrait s’avérer difficile à contrôler. Il a rappelé qu’un dispositif légal existait déjà, citant l’exemple d’Ousmane SONKO qui s’était appuyé sur un texte communautaire obligeant les témoins de détournements de deniers publics à les dénoncer sous peine de poursuites.
« Venir rajouter des textes, c’est juste grossir les traits. Je ne pense pas que cela aura un impact », a-t-il argumenté.
Cependant, Babacar Abba MBAYE se montre plus nuancé concernant trois autres propositions de lois gouvernementales portant sur la déclaration de patrimoine, la création de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption) et l’accès à l’information. Son opposition semble ainsi ciblée spécifiquement sur le volet concernant les lanceurs d’alerte, qu’il considère comme redondant et potentiellement néfaste pour les relations sociales et professionnelles au Sénégal.
Cette prise de position intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à renforcer son arsenal juridique contre la corruption. Ces propositions de loi vont être votées en plénière ce 18 aout.
Khadydja NDIAYE