Un massacre horrible a eu lieu dans le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC). Lors d’une attaque perpétrée par les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) à la paroisse Bienheureuse Anuarite à Komanda, dans la province de l’Ituri, au moins 43 civils ont perdu la vie, comprenant 19 femmes, 15 hommes et 9 enfants, tous tués à l’aide de machettes.
Depuis 2019, ce groupe armé est lié à l’État islamique et a commis de nombreuses atrocités dans la région, en dépit de l’offensive militaire conjointe lancée fin 2021 par les forces armées ougandaise et congolaise.
L’incident, intervenu aux environs de 21 heures, a ciblé un regroupement de croyants, dont plusieurs étaient des jeunes adhérents du mouvement de la Croisade eucharistique. D’après l’abbé Aimé Lokana DHEGO, le curé de la paroisse, 31 membres de sa communauté ont été découverts sans vie, six ont subi des blessures et un certain nombre de jeunes ont été kidnappés.
Plus de 40 victimes ont été comptabilisées après la découverte d’autres corps dans les rues de la localité. Dieudonné KATANABO, le responsable du quartier, a attesté avoir entendu des détonations près de la paroisse avant de tomber sur une trentaine de corps sans vie.
Les autorités congolaises ont qualifié le drame de « massacre de grande ampleur » et dénoncé une stratégie de représailles sanglantes contre des populations civiles « sans défense ».
Cette attaque, réalisée par les Forces armées congolaises, démontre la brutalité des ADF, qui malgré une chasse militaire acharnée, sont résolus à répandre l’effroi. Patrick MUYAYA, porte-parole du gouvernement, a dénoncé une « effroyable attaque sur des populations innocentes ».
La Mission de l’ONU en République Démocratique du Congo a condamné une agression « révoltante » et une infraction manifeste au droit international. Cette tragédie ravive la discussion concernant l’efficacité de l’opération militaire « Shujaa », initiée en 2021 pour éliminer les ADF, qui continuent à attaquer sporadiquement les civils malgré les efforts déployés depuis plus de trois ans.
Rémi SOUSSO