Malgré le léger réaménagement opéré par Macky Sall, le leader de l’Alliance pour la République [Apr] au sein de sa formation politique, l’opposition est quasi inexistante. Ses leaders classiques ont disparu de la circulation. Amadou Ba, Idrissa Seck, Mamadou Lamine Diallo, Khalifa Sall, Karim Wade… ont déserté l’espace public et politique. Comme s’ils s’étaient passés le mot, après leur déconvenue à la présidentielle de 2024, ils ont déserté l’espace politique. Ils ne font pratiquement plus l’actualité, depuis la prise du pouvoir par le régime pastefien.
Dans certaines formations politiques, ce sont les seconds couteaux qui sont envoyés au front. C’est le cas du parti La Nouvelle Responsabilité où Cheikh Oumar Hann est le plus visible. Amadou Ba, le leader du parti, se fait discret.
A l’Apr, la jeune garde a pris les commandes. Aujourd’hui, c’est Pape Malick Ndour et Hamidou Anne qui croisent le fer avec les responsables du parti présidentiel. Ils sont régulièrement envoyés sur les plateaux de télévision pour répliquer ou attaquer Pastef ou le Premier ministre Ousmane Sonko. Qu’il s’agisse des questions économiques ou politiques, ils sont présents à tel point que le premier a été bombardé responsable de la Cellule des cadres républicains [Ccr] et le second nommé Coordinateur de la cellule d’analyse et de prospective du parti.
Au parti Rewmi aucun leader n’émerge du lot à la place de Idrissa Seck. C’est le cas aussi à Tekki. Farouche opposant au régime Macky Sall, Mamadou Diallo Tekki qui s’est rapproché du nouveau régime après la présidentielle de 2024, se fait de plus en plus discret. Le journaliste et analyste politique Assane Samb que nous avions interrogé dans notre édition du 5 février 2025 expliquait cela par la défaite cuisante, générale de l’opposition aux législatives anticipées de 2024. Depuis lors l’opposition est groggy et est dans l’attente que cette situation change parce qu’aucun événement ne reste stable pendant longtemps politiquement. «Actuellement, c’est le Pastef qui a le vent en poupe. L’opposition se sentant rejetée est dans l’observation et dans l’introspection en attendant un événement majeur pour que la passion s’estompe», fait savoir l’analyste politique.
Rajeunissement de la classe politique
La nature ayant horreur du vide, de nouveaux acteurs politiques semblent prendre la relève des opposants et leaders classiques. Avec l’arrivée des jeunes de Pastef, on assiste aujourd’hui à un rajeunissement de la classe politique. Cela se justifie d’ailleurs par les réaménagements opérés par le Président Macky Sall dans sa formation politique avec les nominations de Pape Malick Ndour, Hamidou Anne, etc. Des jeunes politiciens comme Thierno Bocoum, Anta Babacar Ngom, Barthelemy Dias, Madana Kane … occupent l’espace politique. Comme Pastef, ce sont des jeunes qui connaissent les réseaux sociaux. «Aujourd’hui, il y a un environnement qui n’est pas favorable et l’opposition attend le temps de se structurer. Il y a une déconstruction des partis classiques, confrontés à la réalité du web activisme c’est-à-dire la communication 2.0. Il faudrait que les gens s’adaptent à la nouvelle donne parce que la communication digitale a pris le dessus. Il faut que les partis apprennent à s’adapter au contexte», explique également l’analyste politique dans notre édition du 5 février 2025 sur l’essoufflement de l’opposition.
Magib GAYE
(Walf Quotidien)