À quelques jours du certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), le Sénégal fait face à une urgence administrative : des milliers d’élèves inscrits à l’examen ne disposent pas d’acte de naissance, compromettant leur participation.
La situation est particulièrement critique dans plusieurs régions. À Diourbel, sur 5 991 candidats, 3 241 sont sans état-civil, soit plus de 54 % des inscrits. À Kolda, les autorités locales estiment à plus de 2 800 le nombre d’élèves concernés. Sédhiou et Kaffrine enregistrent respectivement 2 500 et 2 200 cas, selon les inspections académiques. En Casamance, les départements de Bignona, Oussouye et Ziguinchor cumulent plus de 5 000 candidats non enregistrés.
Face à cette crise, le gouvernement a déclenché un plan d’urgence ciblé. Le Premier ministre Ousmane SONKO a fixé au 30 avril 2025 la date limite pour régulariser les candidats aux examens nationaux. Des jugements supplétifs gratuits sont organisés dans les tribunaux, en partenariat avec les mairies et les inspections d’académie.
En Casamance, une opération spéciale prévoit la délivrance de 55 041 actes de naissance, avec l’appui des autorités locales et des « Bajenu Gox ».
À Mbacké, des audiences foraines ont déjà permis de régulariser plus de 1 000 élèves.
Le ministère de l’Éducation a également mis en place une cellule de veille pour identifier les cas restants et garantir leur accès à l’examen. L’objectif est clair : zéro élève exclu pour défaut d’état-civil.
Mais, à quelques jours de l’épreuve, l’angoisse demeure dans de nombreuses familles. Pour ces enfants, un simple papier pourrait décider de leur avenir scolaire.
Khadydja NDIAYE