Djibril DIAKHATE, le directeur de l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) de l’université Cheikh Anta DIOP, a exhorté vendredi à Dakar à l’élaboration d’une politique nationale des archives. Il a également salué l’engagement politique démontré par les nouvelles autorités sur cette question.
« J’ai choisi de substituer le traditionnel discours d’usage à un plaidoyer pour l’élaboration d’une politique nationale des archives », a-t-il dit lors de la cérémonie officielle d’ouverture de la Journée nationale des archives, nous rapporte l’APS. Cet événement se concentre sur le sujet « La politique nationale d’archives pour une performance et transparence administratives et une conservation du patrimoine archivistique sénégalais ».
L’événement, centré sur le thème « Archives accessibles : Des archives pour tous.tes », a été accueilli par l’EBAD dans le contexte de la Semaine internationale des archives (9-13 juin 2025). Djibril DIAKHATE a encouragé à se placer « dans une démarche de responsabilité vis-à-vis de notre histoire, de notre gestion, de nos institutions et des générations futures ».
Dans un cadre où l’on note « un manque de personnel, des documents éparpillés, une législation non adaptée », M. DIAKHATE soutient que « le moment d’agir est arrivé », soulignant que « les signaux proviennent heureusement de la hiérarchie ».
Il a souligné qu’à plusieurs reprises, lors des réunions du Conseil des ministres, le président de la République ainsi que son Premier ministre ont manifesté « une volonté manifeste de doter le pays d’un programme national ambitieux pour la conservation et la valorisation des archives ». Le directeur de l’EBAD a également mis en évidence la contribution des archives à la réforme administrative et au renforcement de la souveraineté numérique.
Il a ensuite appelé à un « engament collectif » des décideurs à consolider les moyens de la direction de Archives nationales. Selon le directeur des Archives nationales du Sénégal, Mohamed Lat Sack Diop, il n’est plus possible de « continuer à faire comme si ce secteur n’était pas une priorité ».
Il a déploré « un archivage anarchique, un cadre juridique inadapté, de faibles moyens humains et techniques ». Mais « depuis mars 2024, un tournant s’est amorcé », s’est-il réjoui, avant de louer la volonté des plus hautes autorités de faire des archives « un pilier de la réforme de l’Etat ».
Le directeur des Archives nationales déclare également qu’il entame une « nouvelle ère de collaboration » avec l’EBAD, où il donne aussi des cours. Mohamed Lat DIOP a exprimé son désir de contribuer à l’élaboration d’une stratégie nationale pour la gestion des archives, « en collaboration avec tous les intervenants » concernés.
Il a souhaité aussi « l’accélération de la création d’un Conseil supérieur des archives, la mise en place d’une législation moderne et une juste reconnaissance » des professionnels de l’information documentaire.
Rémi SOUSSO