Dimanche, lors de la visite du député Thierno Alassane SALL, membre du parti République des Valeurs de Thiès, le groupe de producteurs maraîchers du Sénégal a exposé les problèmes de ventes non réalisées auxquels ses membres font face, nous rapporte l’APS.
« Le constat est qu’il y a une bonne production due au bon climat, à l’expérience des producteurs mais aussi, à l’accompagnement de l’État par la subvention des intrants », a relevé le coordonnateur de l’association des unions maraîchers des Niayes, Mamadou NDIAYE.
Il estime néanmoins que cette bonne production est affectée par une « forte mévente ». Il a ajouté que cette situation est due au fait que les commerçants qui venaient acheter la production, sont devenus [eux-mêmes] des producteurs, [et] vendent d’abord leur propre production, avant de penser à acheter celle des autres.
Il estime que, du fait de cette situation, « l’oignon et la pomme de terre n’ont pas été commercialisés entre janvier et mars ». Cela a causé une « perte immense » pour les producteurs de la région des Niayes.
« Ceux qui ont vendu, l’ont fait à des prix non-rémunérateurs, quand on analyse le coût de production par rapport au prix de vente sur le marché », relève-t-il, évoquant une perte « d’à peu près de 50 francs (CFA) par kilogramme ».
Selon lui, « la campagne maraîchère n’apportera aucun avantage aux producteurs ni à l’économie du Sénégal, car les maraîchers ne seront pas en mesure de rembourser les prêts contractés auprès des banques et des mutuelles ».
Les membres du Collectif des producteurs maraîchers se plaignent aussi de la concurrence jugée “déloyale” des agrobusiness. « Nous ne produisons pas au même coût de production, et par conséquent, lorsque nous arrivons sur le marché au même moment, nous ne pouvons pas vendre, du fait des prix bas qu’ils pratiquent », ajoute-t-il.
« Nous pensons que l’une des solutions est de travailler sur la commercialisation des produits, la mise en place d’unités de transformation, mais aussi l’exportation des produits », suggère le responsable.
« Ce que ces responsables ont expliqué est très clair dans leurs têtes, ce qui manque, c’est une volonté politique », a réagi pour sa part, le député Thierno Alassane SALL.
Il est d’avis que le gouvernement devrait appuyer les producteurs de la région des Niayes, possédant un « écosystème exceptionnel », dans le but d’améliorer leur rendement.
Le parlementaire a également exhorté les responsables à se soucier des maraîchers, employant de nombreux jeunes, afin d’éviter la disparition de ces postes qui pourrait les inciter à l’émigration illégale en utilisant des embarcations précaires ou à emprunter « des chemins encore plus périlleux menaçant la sécurité nationale ».
Rémi SOUSSO