Mardi 11 mars 2025, des Palestiniens ont publiquement dénoncé les violences physiques et sexuelles qu’ils ont subies dans les prisons israéliennes ou de la part de colons, nous informe Le Monde. Ces témoignages ont eu lieu devant la commission d’enquête indépendante des Nations unies sur la situation dans les territoires palestiniens occupés, créée par le Conseil des droits de l’homme.
« J’ai été humilié et torturé », a confié Said Abdel FATTAH, un infirmier de 28 ans arrêté en novembre 2023. L’interrogateur « n’arrêtait pas de me frapper sur les parties génitales… Je saignais de partout, du pénis et de l’anus », raconte le jeune homme en visioconférence et par l’intermédiaire d’un interprète.
Selon l’avocate palestinienne Sahar FRANCIS, quasiment tous les individus interpellés à Gaza ont été fouillés à nu, certains soldats n’hésitant pas à introduire une matraque dans le rectum du détenu. Les abus sexuels sont « très répandus », selon l’avocate, qui estime que cela a en particulier été le cas durant les premiers mois de la guerre.
Mohamed Matar, un habitant de Cisjordanie, témoigne devant la commission des heures de torture qu’il a subies aux mains d’agents du Shin Beth (sécurité intérieure) et de colons israéliens. Le chef de la troupe s’est mis « sur [sa] tête et [lui] a ordonné de manger… les excréments des moutons », raconte-t-il. Devant des dizaines de colons, l’homme a ensuite uriné sur les trois prisonniers. Soumis à douze heures de violence, M. Matar a imploré : « Tirez-moi une balle dans la tête ! »
Retenant ses larmes, le témoin se souvient du chef sautant sur son dos et essayant de le sodomiser avec un bâton.
Rémi SOUSSO