Les chefs de la diplomatie des États-Unis et la Russie se sont réunis ce mardi 18 février à Riyad en Arabie Saoudite. Il s’agit d’une première depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. Les deux délégations sont chargées de préparer un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Un rapprochement spectaculaire qui inquiète les Ukrainiens et les Européens.
Cette rencontre de Riyad est le premier tête-à-tête entre Russes et Américains à ce niveau depuis le début de la guerre. Autour d’une grande table en acajou, d’un côté Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, de l’autre, Marco Rubio, nouveau secrétaire d’État Américain. Et en bout de table, ce sont des officiels saoudiens portant la traditionnelle coiffe arabe.
L’ambiance en début de réunion a été vraisemblablement glaciale. Il n’y a pas eu de poignée de main, ni de déclaration attendue. L’objectif est de renouer les liens économiques et préparer une rencontre historique Vladimir Poutine – Donald Trump, qui serait le premier tête-à-tête entre le président russe et un chef d’État Américain depuis plus de dix ans.
Moscou accepte une adhésion de l’Ukraine à l’UE, mais pas à l’Otan
Le Kremlin affiche d’ores et déjà de nouvelles lignes de négociations. Moscou dit « oui » à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, « non » en revanche à son intégration dans l’Otan, qui constitue une ligne rouge absolue pour le Kremlin. Vladimir Poutine se dit même prêt aujourd’hui à négocier avec Volodymyr Zelensky.
Il n’y aura pas de paix en Ukraine possible, sans discuter largement de sécurité en Europe, a ajouté le Kremlin il y a quelques minutes. « Un règlement à long terme, un règlement viable est impossible sans un examen global des questions de sécurité sur le continent », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. La Russie réclame de longue date un retrait des forces de l’Otan d’Europe orientale, car elle considère l’Alliance comme une menace existentielle, écrit l’AFP. Elle avait notamment utilisé cet argument pour justifier son invasion de l’Ukraine en 2022.
« Faire équipe »
De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dit mardi sur X que l’UE voulait « faire équipe » avec les États-Unis pour une paix « juste et durable » en Ukraine, après une rencontre avec l’envoyé spécial du président américain, Keith Kellogg. Ce dernier est attendu à Varsovie puis à Kiev cette semaine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui se trouve, lui, en Turquie ce mardi est attendu mercredi en Arabie saoudite, a déclaré n’avoir même pas été informé de la rencontre de Riyad.
RFI