Les blouses blanches de l’hôpital régional de Matam ont tenu, hier, un sit-in pour réclamer deux mois d’arriérés de salaires et le manque d’équipement au sein de la structure. Des accusations balayées d’un revers de la main par le Directeur de la structure sanitaire qui précise que tout fonctionne à merveille.
(Correspondance) – Les travailleurs de l’hôpital régional de Matam affiliés au Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et le Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas) ont arboré, hier, des brassards rouges pour réclamer deux mois d’arriérés de salaires. Un sit-in organisé devant l’Hôpital régional de Matam. Pour le secrétaire général du Sames, «ce mouvement d’humeur fait suite au non-paiement des deux mois d’arriérés de salaires que l’Etat nous doit». Mamadou Lamine Touré d’ajouter : «la goutte d’eau qui a fait déborder le vase résulte des conditions difficiles voir catastrophiques que vit l’Hôpital régional de Matam. Non seulement les travailleurs sont restés deux mois sans salaires alors qu’ils font correctement leur boulot. S’y ajoute qu’ils viennent des contrées éloignées et travaillent dans des conditions difficiles». En cette période d’inondations que vit la région de Matam, certains postes de santé sont remplis d’eau et les travailleurs éprouvent d’énormes difficultés pour y accéder. Les travailleurs disent avoir alerté à plusieurs reprises les autorités pour qu’elles sachent ce qui se passe dans la structure sanitaire. Mais ils se rendent compte qu’il y a une inertie totale. «En plus de cela, nous constatons une rupture totale d’intrants au sein de l’hôpital. Le matériel fait défaut, pas de gants ni de compresse alors que la santé est très sensible», renseigne Dr Touré. Les travailleurs menacent de passer à la vitesse supérieure s’ils n’entrent pas en possession de leurs dus. Ils ont profité de l’occasion pour interpeler le ministre de la Santé et de l’Action sociale pour qu’il se saisisse du dossier. Ils n’hésiteront pas de croiser les bras et d’arrêter le travail au niveau de l’hôpital et cesser toute activité.
De son côté, Mansour Mbengue, technicien supérieur représentant du personnel au Conseil d’administration de l’hôpital de Matam, ajoute que la situation est très difficile pour ces pères de familles qui ne dépendent que du salaire. «Nous souffrons car le salaire est sacré et nos familles en dépendent. Nous avons fait tout notre possible pour entrer en possession de notre dû. Nous sommes des locataires et nous payons l’eau et l’électricité. Les autorités doivent agir encore qu’il est temps car nous sommes conscients de la situation», avance Mansour Mbengue. Jusqu’où ira ce bras de fer ? En tout cas, les travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot.
Amadou Issa KANE