Les nouvelles autorités ont lancé un audit pour mettre fin à la prolifération des écoles et centres de formation en santé. Les résultats, qui seront disponibles incessamment, permettront d’assainir le secteur.
A Dakar comme dans les autres grandes villes du Sénégal, des écoles et instituts privés de formation en santé poussent comme des champignons. Malheureusement, peu d’entre elles répondent aux normes d’une formation de qualité. Aujourd’hui, pour mettre un terme à cette anarchie, l’Etat a décidé de prendre les choses en main. En effet, un audit a été commandité récemment dans ce sens. L’objectif de ce diagnostic, selon Pr Bara Ndiaye, doyen de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de l’Ucad, c’est de vérifier si toutes les conditions de formation exigées par l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement SUPérieur (AnaqSup) sont respectées au niveau de ces instituts de santé.
«Pour ce qui est des conditions de formation dans ces écoles, l’Etat a pris les choses en main. Récemment, toutes les écoles, même la faculté de médecine, ont fait l’objet d’une évaluation par l’AnaqSup. L’Etat veut s’assurer que les conditions de formation sont bonnes, et que les écoles qui sont impliquées dans la formation sont habilitées à le faire, mais également que les programmes qui sont dispensés, les programmes d’enseignement, soient reconnus et adaptés aux besoins du marché. Et c’est pour cela qu’un audit a été commandé pour recenser toutes les écoles de formations en santé», a fait savoir Pr Ndiaye. Il prenait part, avant-hier, à la remise de diplômes des étudiants de l’Institut de santé Paul Correa.
Directeur général dudit Institut, Pr Babacar Guèye soutient pour sa part que ces instituts de santé font face à d’énormes difficultés. Lesquelles sont liées à l’habilitation et à l’accréditation. Mais, Pr Guèye espère qu’avec cet audit piloté par le ministère de la Santé, le ministère de la Formation professionnelle et le ministère de l’Enseignement supérieur, ces problèmes seront bientôt résolus ; et que les écoles qui sont en règle pourront continuer à exercer en toute légalité. «Parce que, dit-il, beaucoup d’étudiants sénégalais et étrangers veulent s’inscrire pour une licence, mais ils ont tendance à demander des écoles habilitées et accréditées». Alors qu’à l’en croire, par rapport à une quarantaine d’établissements qui sont au niveau de Dakar, peu d’entre eux répondent à ces normes requises.
«Nous pensons que les résultats de l’audit auront à transformer et améliorer beaucoup cette situation et mettre en tout cas les établissements, qui sont en phase avec les normes de l’Organisation ouest africaine de la santé (Ooas), à l’aise. Mais aussi que ces établissements puissent disposer de l’habilitation et de l’accréditation pour pouvoir décerner des Licences, des Masters et Doctorats et permettre aux étudiants d’évoluer. Parce qu’ils sont jeunes, ils ont leur diplôme d’Etat, ils veulent avoir leur diplôme d’Etat et avoir la possibilité de continuer cette formation, et s’offrir un Master ou un Doctorat», explique le directeur général de l’Institut de santé Paul Correa.
Samba BARRY