Réunis dans un Collectif pour la défense des intérêts des agents du Fera, ces derniers issus des départements de Podor, Dagana, Richard Toll et Saint Louis ont dénoncé les mauvaises conditions de travail auxquelles, ils sont confrontés.
(Correspondance) – Dans les départements de Podor, de Dagana et de Saint-Louis, plus de 600 agents du Fonds d’entretien routier autonome (Fera) n’ont pas vu la couleur de leur argent depuis plus de sept mois. Ces derniers, (la plupart d’entre eux étant des mariés) soulignent qu’ils vivent dans la misère depuis presque un an. A en croire le porte-parole du Collectif des agents du Fera dans le nord, Ibrahima Camara, ils sont restés des mois sans être payés. «Au début, on nous payait 60 000 francs Cfa, mais entre-temps, les autorités avaient décidé de l’augmenter à 100 mille francs Cfa. Mais à ce jour, nous peinons à rentrer dans nos fonds», regrette-t-il. Et de poursuivre : «Nous ne cessons de taper à la porte de nos autorités. Souvent nous les interpellons par téléphone mais personne n’accepte de décrocher. Aujourd’hui, nous n’avons aucun interlocuteur. On nous fuit comme, si nous étions des pestiférés. Pourtant, on a été modèles en acceptant de travailler dignement, pendant autant de mois sans être payés. Malgré cela, nous avons accepté de continuons à braver la chaleur au quotidien, et en retour, aucune autorité n’accepte de nous parler. Nous trouvons cela injuste et irrespectueux».
Ibrahima Camara qui lance un cri du cœur aux nouvelles autorités affirme, en tant que pères et mères de famille, ils sont assaillis par leurs enfants à qui ils ne peuvent pas satisfaire les besoins de la Tabaski. «Ils ne cessent pas de nous réclamer leurs habits à porter pendant cette fête. Sans aussi le mouton à sacrifier. Cette situation que nous vivons est inimaginable. Ce qui fait mal le plus, personne n’est sensible à notre situation actuelle», déplore M. Camara. Pour ces centaines d’employés, non seulement leurs contrats sont arrivés à terme, mieux nombre d’entre eux sont restés depuis leur recrutement au mois décembre dernier sans percevoir un rond. «Nous sommes tous des chômeurs, puisque nos contrats sont arrivés à terme, depuis le mois d’avril. Cela n’augure rien de bon. Car, on nous aurait signifié que nos contrats ne seraient pas renouvelés», renseigne une employée, Ramatoulaye Ly.
Le volume de travail a été dénoncé par les agents du Fera. Ils expliquent qu’ils travaillent sans être dans de bonnes dispositions sécuritaires avec un temps d’horaire inédit. «Quand nous tombons malades, c’est nous-mêmes, qui nous prenons en charge. Actuellement, c’est le cas pour des centaines d’agents qui sont tous en ce moment cloués au lit». Ainsi donc, à quelques jours de la fête de Tabaski, ces agents ont haussé le ton et interpellent directement le président de la République et son Premier ministre. Selon eux, il n’y a que ces deux personnes uniquement qui peuvent solutionner les maux qui les assaillent.
Abou KANE