Au niveau du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), on ne parle pas le même langage. En effet, une vingtaine de professeurs titulaires ont sorti, hier, une déclaration pour désapprouver le communiqué de leur syndicat sur cette affaire. «La surprise a été grande de voir la Coordination Saes du campus de Dakar rendre public un communiqué dans lequel elle allègue de «rumeurs persistantes», «d’informations non fondées» et pis, elle crie son «indignation» avant de dénoncer des «délits d’opinion», soutiennent ces enseignants. Et de poursuivre : «Ladite Coordination va même jusqu’à reprendre la rhétorique du professeur Fall qui parle de «règlement de comptes» à son encontre. Pourquoi de tels partis pris? A la faveur de qui se font ces petits arrangements avec les faits qui demeurent pourtant implacables et irréfutables? En conséquence, nous, enseignants-chercheurs et chercheurs de l’Ucad, tous membres réguliers du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), portons à la connaissance de la communauté scientifique et de l’opinion publique que:-nous nous désolidarisons du communiqué n°8, indigne par la forme et indigne par son contenu, publié le 10 mai 2024 par la Coordination Saes du campus de Dakar».
Très remontés contre leurs collègues, ces enseignants affiliés à cette organisation syndicale «demandent au Bureau national du Saes de mener une enquête sur la délibération qui a entouré ce dérapage. Nous exigeons du bureau du Saes de la Coordination du Campus de Dakar de convoquer dans les plus brefs délais une Assemblée générale et d’inscrire à l’ordre du jour «l’affaire de l’affectation du professeur Ismaïla Madior Fall à l’Ifan Ch. A. Diop afin de donner à la base, la possibilité de se faire entendre sur cette affaire».
Poursuivant, ces enseignants du Saes affirment que «nulle part dans les communiqués du professeur Fall et du professeur Thiam, porte-parole du recteur, il n’est curieusement pas fait mention d’une autre condition sine qua non à toute affectation «un arrêté du ministre de l’Enseignement supérieur» qui doit nécessairement survenir «après avis de l’Assemblée de l’Université» (article 24)? Face à autant de questions sans réponses, face à autant de violations patentes du décret 84-1184, nombreux ont été les acteurs du monde académique à se réjouir du communiqué d’un syndicat qui a jugé utile d’alerter contre toute velléité d’affectation irrégulière. Tout aussi nombreux ont-ils été à se demander pourquoi la Coordination Saes du campus de Dakar a manqué d’être à l’avant-garde d’un combat pour le respect du décret sur la mobilité des PER à l’IFAN, dans un contexte de violations récurrentes des règles de fonctionnement de l’institution universitaire par l’autorité».
Mamadou GACKO