Au niveau de La Poste, on parle de désagrégation, même si la boite est au bord du gouffre. A en croire des désormais ex-travailleurs, la structure souffre de deux choses. «La mauvaise gouvernance et d’une mauvaise feuille de route managériale», a diagnostiqué, hier, à travers un communiqué, le Collectif des postiers non reconduits. A les en croire, il y a une situation discriminatoire. «Certains collègues ont réussi à être réintégrés. Une politique de deux poids et deux mesures», renseignent les postiers. Pour protester, le collectif scande : «Non à la discrimination dans le monde du travail» et «rejoindre nos différents poste de travail». Ils en appellent au chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye. «Nous tirons une énième fois la sonnette d’alarme auprès du gouvernement et de son excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République du Sénégal avant que l’irréparable ne se produise. Nous sommes mobilisés et le resterons au prix fort de nos vies jusqu’à ce que l’équité soit faite et userons de toutes les voies légales et réglementaires dans cette perspective. Nous avons assez de preuves que nous étalerons sur la table. Nous contribuerons à chambouler les stratégies managériales appelées à nuire la bonne réputation et l’importance du contractuel au sein de la boite», préviennent les postiers, hommes et femmes dans le collectif qui réclame l’équité.
En avril dernier, dans le cadre de la restructuration de la boite, la direction de La poste n’a pu renouveler plus de 200 travailleurs dont les contrats sont arrivés à terme. Cette non reconduction a suscité des vagues chez les syndicalistes. Le Secrétaire général du Syndicat libre des travailleurs du groupe La Poste (Slgtp), Gorgui Yacine Boye avait rué dans les brancards en indiquant que «parmi ces travailleurs licenciés, certains avaient cumulé deux contrats. Donc leur limogeage serait une violation du Code du travail puisqu’ils devaient être intégrés à La Poste». «Nous les syndicats de La Poste, nous attendions le signal fort de l’Etat sur ce projet de départs volontaires. Mais rien n’a été mis en place. Nous pensons que désormais ce sont les nouvelles autorités qui héritent de la patate chaude. Elles doivent s’atteler sur le dossier de La Poste le plus rapidement possible parce que rien ne va plus au sein de cette grande entreprise nationale», déclare-t-il.
Emile DASYLVA