Des acteurs de la santé ont profité, samedi dernier, de la Journée mondiale de la santé pour organiser un panel sur les défis liés à l’accès à la santé. En effet, lors des échanges, ils révèlent que 39,3 % des Sénégalais malades ont complètement renoncé aux soins de santé à cause de la cherté des services.
Le problème d’accessibilité aux soins de santé est loin d’être résolu au Sénégal. Le coût des soins demeure un casse-tête pour les populations. Par conséquent, les malades, à cause de la cherté, ont tourné le dos aux services de santé. «L’Etat supporte seulement 23,5 % des dépenses de santé et les populations 48,8 %. Alors que, selon les normes de Organisation mondiale de la santé (Oms), les populations ne doivent pas supporter plus de 20 %. Le Sénégal est un très mauvais élève car, il occupe 161ème place sur 188 pays. Conséquence majeure: trop de malades renoncent aux soins. Aujourd’hui, 39,3 % des Sénégalais malades ont complètement renoncé aux soins de santé. Un chiffre auquel s’ajoutent des contraints d’abandonner certains soins ou médicaments nécessaires pour leur traitement», révèle le directeur juridique et partenariat Sénégal-Couverture sanitaire universelle (Sen-Csu), Dr Mamadou Selly Ly. C’était ce samedi dernier, en marge d’un panel organisé par leCadre de concertation, de coordination et d’actions de plaidoyer de la société civile (3Cap-Santé) à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé.
Dr Ly ajoute que le coût des soins de santé est trop élevé au Sénégal par rapport au revenu des populations. Selon lui, une personne malade dépense en moyenne 85 416 francs Cfa alors que les ressources moyennes mensuelles des Sénégalais sont estimées à 42 279 francs Cfa par mois. D’où son appel à un changement de paradigme pour financer ne se reste que les soins primaires. Et pour lui, cela doit être un combat pour la société civile afin de rassembler le maximum de ressources. Secrétaire général du Conseil d’orientation et de suivi de l’organisation 3Cap-Santé, Dr Karim Diop soutient qu’il reste encore du chemin à faire au Sénégal pour atteindre le niveau satisfaisant de la Couverture sanitaire universelle (Csu). C’est pourquoi, il estime que les acteurs doivent saisir cette tribune pour faire un plaidoyer auprès des nouvelles autorités pour que la santé puisse être prise en charge davantage dans les politiques publiques de l’Etat. «A l’issu de ce panel, nous allons faire une note conceptuelle que nous allons déposer sur la table des nouvelles autorités avec des recommandations pour dire comment les accompagner ? Parce qu’au finish, nous allons dans le même sens. C’est aussi proposer aux Sénégalais un meilleur cadre de vie, une meilleure santé», fait savoir Dr Karim Diop.
Samba BARRY