La société de handling 2AS.Sa, chargée de l’assistance au sol des compagnies aériennes, est mise en vente au profit de la société AIDB Assistance, responsable de la gestion des infrastructures aéroportuaires.Ce processus de vente d’une société comptant plus de 700 employés est prévu pour qu’elle devienne une filiale autonome de l’AIBD. AIDB a signé l’achat mais n’a pas encore enregistré le contrat aux Impôts et Domaines, où elle doit s’acquitter de 120 millions, car la société 2AS lui a été vendue pour 12 milliards.
Selon le journal Le Témoin qui revient sur ce dossier dans son édition de ce lundi 08 avril, l’objectif des principaux acteurs de cette vente précipitée était d’acquérir la société et de sécuriser la transaction en attendant la formation du nouveau gouvernement, dont ils étaient certains qu’Amadou Ba serait le futur chef de l’État. Puis de relancer l’affaire pour rechercher un autre partenaire.
Les interlocuteurs de nos confrères confient que l’un de ces acteurs a effectué un virement de 5 milliards depuis les États-Unis via l’assistance d’un autre, qui est la seconde femme d’un ministre de l’ancien régime de Macky Sall, à travers un compte temporaire censé arriver sur le compte de l’AIDB. Un d’entre eux est parti à Dubaï pour récupérer l’argent. Malheureusement pour lui, il n’a pas eu l’offre de validité nécessaire. Il est retourné pour mettre la pression afin d’obtenir la signature de cette offre de validité, indique le journal.
Après la signature de cette offre, l’acteur ne pouvant plus se déplacer, car les ministres et directeurs généraux ne peuvent plus quitter le territoire pour des raisons de passations de services, audits ou autres, l’argent n’est toujours pas disponible. Toutefois, alertent nos confrères, la transaction reste en suspens, mais risque d’être effectuée frauduleusement à tout moment avant la passation de service, si ces acteurs sont évincés de leurs fonctions par le nouveau gouvernement formé par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Pourquoi, à deux jours de l’élection présidentielle, l’AIBD a-t-il pris cette décision soudaine et a procédé à la signature de ce contrat, s’interroge Le Témoin. Qui ajoute que cette action soulève des interrogations quant à sa pertinence temporelle et à son impact potentiel sur le nouveau gouvernement en cours. Quels termes spécifiques ont été inclus dans ce contrat, et quelles sont les implications juridiques et financières pour les parties concernées, notamment l’AIBD et la société de handling 2AS ? L’AIBD a-t-elle versé le montant convenu pour l’acquisition de 2AS, et si oui, quelles sont les sources de financement utilisées ? La transparence financière de cette transaction est cruciale pour assurer la légitimité de l’opération.Comment s’est déroulé le processus d’appel d’offres pour l’achat des équipements de handling, et quelles mesures ont été prises pour garantir l’équité et la conformité aux règles d’approvisionnement public ? À qui appartient la société qui a passé la commande des équipements pour 2AS au nom d’une GIE ? Cette information est essentielle pour comprendre les relations commerciales et les éventuels conflits d’intérêts.Y avait-il d’autres entreprises sénégalaises en lice lors de cet appel d’offres, et si oui, quelles sont les raisons pour lesquelles elles n’ont pas été sélectionnées ? L’évaluation de la concurrence est cruciale pour garantir l’équité et la transparence dans le processus de sélection.Pourquoi Air Sénégal.SA n’a-t-elle pas été considérée pour prendre en charge la gestion de 2AS, en vue d’assurer une uniformisation de la gestion aéroportuaire, conforme aux pratiques internationales ? Une analyse approfondie des motivations derrière cette décision est nécessaire pour évaluer son impact sur le secteur de l’aviation au Sénégal, suggère le journal après tous ses points d’interrogation liés à cette drôle de transaction.
Le Temoin indique qu’il est important de souligner l’importance de l’expertise locale dans la gestion de l’industrie aéronautique et de critiquer la pratique du clientélisme politique qui nuit à la qualité des services et à l’efficacité opérationnelle. Les Sénégalais compétents dans ce domaine doivent être valorisés et impliqués dans les processus de décision pour garantir le développement durable du secteur.