Dimanche, les forces vives du département de Pikine ont envahi la rue pour demander au Président Macky Sall de fixer, le plus rapidement possible, une date pour la présidentielle. «C’est un sentiment de tristesse et de désolation pour la grande démocratie sénégalaise. Ce 25 février, nous pouvons dire que c’est un jour de deuil pour la démocratie car il ne veut pas céder le pouvoir. Aujourd’hui, c’est un grand jour de tristesse. Nous l’avons marqué par une marche et les Sénégalais doivent l’exprimer dans la rue», a fait savoir Pape Michel Mendy, membre de la société civile. Avant de poursuivre: «Le président de la République est en train de manœuvrer pour rester au pouvoir au-delà du 02 avril. Ce dialogue qu’il veut organiser ne repose absolument sur rien. Tout ce que les Sénégalais attendent du Président Macky Sall, c’est qu’il respecte la décision du Conseil constitutionnel qui l’appelle à organiser les élections avant le 02 avril».
Il se penche sur le dialogue et affirme qu’il n’accouchera rien de positif et d’intéressant pour les citoyens sénégalais et que la seule chose qui importe en ce moment est la fixation d’une date pour le prochain scrutin. «Nous n’attendons rien de ce dialogue car les acteurs qui sont conviés sont illégitimes pour la seule et simple raison. Le chef de l’Etat Macky Sall aurait dû organiser ce dialogue avec les acteurs retenus par le Conseil constitutionnel pour voir un consensus sur la date, sur la durée de la campagne électorale. De ce fait, nous allons comprendre qu’il veut vraiment organiser l’élection présidentielle», a protesté monsieur Mendy.
Qui persiste: «le Conseil constitutionnel lui demande d’organiser l’élection présidentielle avant la fin de son mandat, donc il doit le faire, c’est très simple».
Le coordonnateur du Grand Parti à Pikine a demandé pour sa part la libération de tous les détenus «politiques». «Nous exigeons la libération des prisonniers politiques, la libération du président Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Nous voulons aussi demander au président Macky Sall de respecter l’injonction du Conseil constitutionnel lui demandant d’organiser l’élection présidentielle dans les plus brefs délais», a affirmé Mamadou Gaindé Badiane.
Présent à la marche, le candidat recalé Assane Ka informe qu’il ne va pas répondre à ce dialogue. «Aujourd’hui, c’est un jour symbolique. Nous avons tous constaté que notre démocratie a été mise à genou car pendant 12 ans de magistère, le Sénégal est revenu en 2012 sur le plan des institutions, et sur le plan de la démocratie sur le plan même de la démarche politique», dénonce-t-il. «A travers cette mobilisation, le département de Pikine a montré sa posture. Maintenant, tout ce que l’on demande, c’est la fixation de la date pour l’élection présidentielle pour que la transition puisse se faire dans les plus brefs délais», conclut-il.
Bakary Demba SY