Candidate validée par le Conseil constitutionnel, Rose Wardini a décidé de se retirer de la course à la présidentielle. Elle enlève ainsi une épine au pied du Conseil constitutionnel. Toutefois, ce retrait ne devrait pas impacter le cours de la présidentielle.
Rose Wardini joue la carte de l’apaisement. Elle a décidé de retirer sa candidature, suite au tollé soulevé par sa double nationalité. Elle en a fait l’annonce, hier, au cours d’un point de presse. «Soucieuse comme l’ensemble des citoyens et citoyennes de la nécessité de faire tous les efforts utiles à la préservation de la paix, vu mon attachement aux valeurs républicaines, à l’unité et à la cohésion de notre nation et compte tenu de ce que l’intérêt général prime sur les intérêts de chaque citoyen et que la paix et la stabilité de nos institutions est primordiales et doivent constituer le socle sur lequel sont assis notre République, j’ai décidé de retirer ma candidature», dit-elle. La fondatrice du mouvement Sénégal Nouveau dit avoir décidé en toute souveraineté et après une large concertation avec ses compagnons, ses parents et amis de se retirer. «Le jour finira par se lever très bientôt sur une certitude : la renonciation à cette nationalité tant décriée. Toutes les preuves attestant de ma sincérité de ma déclaration sur l’honneur seront mises à la disposition du juge. La paix et la réconciliation sont au-dessus de toutes ambitions. C’est pourquoi j’ai décidé de renoncer à la mienne en espérant que cela facilitera la continuation du processus électoral dans un climat apaisé et que les élections puissent se tenir avant le 2 avril», poursuit-elle. Rose Wardini avait été placée en garde à vue pour fausse déclaration concernant sa double nationalité. Elle avait déclaré être exclusivement de nationalité sénégalaise, or elle a aussi une nationalité française.
Néanmoins, cette démission ne va pas arrêter le processus électoral. Enseignant-chercheur en droit public à l’université de Thiès, Mounirou Sy soutenait dans nos colonnes que la seule hypothèse possible qu’on pourrait imaginer pour reporter le scrutin, on ne le souhaite pas, c’est qu’il y ait le décès d’un des candidats. «La possibilité de reporter de quelques jours l’échéance serait liée au décès d’un des candidats ou quand il y a état de guerre, état de siège ou une calamité naturelle. Même le désistement d’un candidat n’entache en rien le processus», précisait-il. En effet, l’Article 34 de la Constitution du Sénégal stipule: «En cas d’empêchement définitif ou de retrait d’un des candidats entre l’arrêt de publication de la liste des candidats et le premier tour, l’élection est poursuivie avec les autres candidats en lice. Le Conseil constitutionnel modifie en conséquence la liste des candidats. La date du scrutin est maintenue».
Magib GAYE