Ils l’ont obtenue à la vitesse de l’éclair. L’Apr et le Pds, ou plutôt Macky Sall et Karim Wade, respectivement patron de l’Apr et du Pds, auront leur commission d’enquête parlementaire alors que la campagne électorale s’ouvre dimanche prochain. En effet, les députés sont convoqués en séance plénière demain mercredi pour examen du projet de résolution pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire portant sur des «soupçons de corruption et conflit d’intérêt» visant des magistrats du Conseil constitutionnel.
Cette convocation de l’Assemblée nationale fait suite à la réunion de la commission des lois, hier. La conférence des présidents s’est réunie en fin de semaine dernière. Une procédure en fast track, à la vitesse de la lumière. Pour une Assemblée nationale connue pour laisser traîner les choses, cette célérité laisse perplexe beaucoup de Sénégalais sur les intentions du Pds et de l’Apr, deux ennemis devenus des alliés de circonstance. En effet, de nombreuses propositions de résolutions de mise sur pied de plusieurs commissions d’enquête parlementaire ont été déposées et sont oubliées dans les tiroirs du président de l’Assemblée nationale. «Le bureau de l’Assemblée nationale, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, les députés de BBY et de Wallu – en examinant la proposition du Pds et en ignorant celles antérieures des autres députés – disent que les candidatures à l’élection présidentielle sont plus importantes que la vie des autres sénégalais. Je ne suis pas de leur avis», dénonce le député Guy Marius Sagna.
Quoi qu’il en soit, Amadou Bâ, le mandataire du candidat de Pastef, Bassirou Diomaye Faye, affirme que c’est la «chienlit politicienne» soutenue et entretenue par Benno Bokk Yakaar pour espérer créer une crise institutionnelle. Le juge constitutionnel Cheikh Ndiaye dont le nom est cité dans cette affaire a porté plainte, hier (voir page 12). Le mandataire de Diomaye indique que si le Parquet fait un soit-transmis pour enquête et investigation, la Commission d’enquête doit cesser immédiatement tous ses travaux et se dissoudre (art 48 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale).
Charles Gaïky DIENE