Le Burkina Faso et le Mali ont envoyé, hier, une notification officielle à la Cedeao, confirmant leur décision commune, prise hier avec le Niger, de quitter l’institution sous régionale, sans délai. L’Agence d’informations du Burkina (Aib) a appris de sources sûres que le Burkina Faso a envoyé une notification officielle à la Cedeao pour confirmer son retrait. Le Mali a publié la notification de son retrait envoyée à la Cedeao sur X (anciennement twitter). Le Niger, le Mali et le Burkina, des pays dirigés par des putschistes ont annoncé, dimanche, leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). «Le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel Assimi Goïta et le général de brigade Abdourahamane Tiani, respectivement chefs d’Etat du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest», indique, de manière limpide, le communiqué signé par les trois pays.
De nombreux griefs sont mis en avant pour expliquer cette décision dominicale. En tout cas, le communiqué en a listé quatre principaux: la Cedeao «s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme». Etant «sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, elle est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur». La Cedeao «n’a pas porté assistance à nos Etats dans le cadre de notre lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité. Pis, lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en mains, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ces propres textes toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées».
Quelques heures plus tard, la Cedeao a indiqué qu’elle n’a pas reçu de notifications formelles et s’est dite «déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique» qui traverse ces pays dirigés par des militaires. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé en septembre 2023, l’Alliance des Etats du Sahel (Aes) pour défendre en commun leurs intérêts stratégiques, au moment où la Cedeao voulait attaquer le Niger pour réinstaller le président Mohamed Bazoum qui venait d’être renversé par le général Abdourahamane Tiani.
Baba MBALLO