A 50 jours de la présidentielle de 2024, tous les clignotants semblent être au rouge. La société civile a dressé un bilan peu reluisant du processus électoral marqué des affaires judiciaires, la division de la classe politique, la politisation à outrance de l’Administration… Expert électoral et membre du Gradec, Djibril Gningue, qui a fait l’analyse du contexte pré-électoral, affirme que «la situation de bipolarisation négative et de tension», dopée par la volonté supposée des tenants du pouvoir de briguer un troisième mandat, a progressivement conduit à une détérioration du climat politique et à des manifestations de protestation et de dénonciation de la part de l’opposition et de la société civile. A ce panorama délétère, selon ce responsable du Gradec, s’ajoute une division de la classe politique, aggravée par le transfert sur le plan judiciaire des divergences politiques, le non-respect des décisions de justice, la politisation à outrance de l’Administration et une gouvernance du processus électoral très controversée sur des aspects essentiels tels que le parrainage, le fichier électoral ou les procédures de constitution de dépôt et de validation des dossiers de déclaration des candidatures. Pour sa part, Alioune Tine estime que les droits de l’opposition sont de plus en plus contestés. «Les violences que nous avons sont des désirs profonds de changement. C’est la même situation qu’en 2000. Il faut un dialogue permanent avant, pendant et après les élections», plaide Alioune Tine ajoutant qu’il faut lever les malentendus pour une élection apaisée. Le fondateur de Africa Jom Center indique qu’une élection, c’est d’abord la confiance qui doit se manifester auprès de l’Etat qui organise les élections et des acteurs de régularisation. L’ancien patron de la Raddho note que nous sommes dans une situation où il est indispensable que les acteurs du processus électoral s’assoient dans la plus grande sérénité pour dégager l’horizon d’une élection transparente et pacifique. Magib GAYE