Le Premier ministre Amadou Ba semble passer l’éponge sur le tollé soulevé par le Président Macky Sall sur le fonctionnement de la presse sénégalaise. En clôturant, hier à Diamniadio, les assises de la presse francophone, le chef du gouvernement a affirmé que le journaliste a le «droit d’exercer librement» son «métier sans entrave».
Il y a 48 heures, le chef de l’Etat, Macky Sall, en président l’ouverture des assises de l’Union de la presse francophone (Upf), a violemment dénigré le fonctionnement des médias sénégalais. Ce qui a soulevé un tollé et fait bouillir les réseaux sociaux. Sur les mêmes lieux, lors de la cérémonie de clôture de l’événement, le Premier ministre Amadou Ba est presque arrivé en sapeur pompier. «Vous avez le droit d’exercer librement votre métier sans entraves. Le journaliste vertueux est courageux pour une société en paix», a indiqué M. Ba. Il indique que ce sont les médias qui construisent la paix. «Vous êtes tolérants vis à vis des hommes politiques, qui changent de position. Pour une raison, on peut dire le contraire. Les journalistes nous aident à être beaucoup plus rigoureux», chante Amadou Ba. Pour lui, «sans la liberté, nous cesserons d’être des êtres humains». Il invite donc à soutenir les médias : «Il faut aider l’économie de la presse. J’ai vu évoluer la presse. Le modèle économique n’est pas pertinent, performant. Il faut aider à ce que cela devienne une vraie économie».
Cette conviction de Amadou sur le rôle et l’état de la presse contraste avec celle de Macky Sall, il y a deux jours. Ensuite, le chef du gouvernement s’est prononcé sur la question de la jeunesse. «La jeunesse n’est plus l’avenir, mais le présent», discerne Amadou Ba. Il ajoute qu’il faut aller à une cadence de 200 mille emplois par an. Amadou Ba rappelle que le Sénégal accueille la 4ème fois la rencontre de la presse francophone.
La rencontre de Dakar de 2024 porte sur le thème de la paix et de la sécurité. D’après Amadou Ba, c’est un thème actuel et crucial, qui engage les média et les Forces de sécurité.
M. Ba renforce que l’apport du journaliste est vital sur les enjeux de la sécurité. «Je n’ai pas l’intention de tout détruire pour recommencer», assure Amadou Ba, qui avoue être comptable du bilan de beaucoup de choses faites. «Je ne vais pas faire du copier coller. Il faut aller de l’avant plus vite», souligne-t-il. «Je vais faire en 5 ans ce qui est fait en 12 ans», parie Amadou Ba. Au nom de l’Upf Sénégal, pays hôte, le journaliste Madiambal Diagne rappelle qu’il s’agit de traiter de la question du traitement de l’information dans un contexte de paix de sécurité.
Émile DASYLVA