En détention provisoire, Me Moussa Diop ne compte pas croiser les bras. Ne s’étant pas inscrit au Barreau de Dakar, il a saisi, hier, le Bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris pour dénoncer «la violation de son statut d’avocat». Dans sa correspondance, l’avocat déclare faire «l’objet d’une détention provisoire arbitraire» à la maison d’arrêt de Rebeuss, suite à la dénonciation d’un manque de transparence et d’une gestion nébuleuse des ressources minières, d’une part, et l’achat d’armements par le palais de la République sans passer par le ministère de la Défense. «Je réitère que mes propos d’alerte ont été tenus dans une conférence de presse ouverte que je tenais en tant que candidat à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024», rappelle-t-il.
Selon lui, en totale violation de l’accord de réciprocité liant les barreaux de Paris et du Sénégal sur la protection des avocats, il a été arrêté et placé en détention. D’après les clauses dudit accord, explique Me Moussa Diop, «aucun avocat des deux barreaux ne peut être arrêté ou détenu dans l’un des deux pays que sur décision du procureur général près la cour d’Appel après information préalable du Bâtonnier de l’attachement de l’avocat poursuivi».
«Aucune de ces exigences au-dessus des normes sénégalaises n’a été respectée. Le procureur de la République auprès du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar qui a été à l’origine de mon arrestation est incompétent pour agir… Le Bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris n’a nullement été informé probablement à mon interpellation», déplore Me Diop.
Après le constat de la violation de ses droits, le plaignant demande au Bâtonnier des l’ordre des avocats de Paris de saisir son collègue de Dakar afin que l’accord liant les deux entités soit respecté.
Salif KA