Présenté comme un modèle singulier de festival d’intégration en Afrique de l’ouest, le festival les «Blues du Fleuve» initié par l’artiste compositeur Baba Maal, a fini de creuser durablement son sillon dans le concert du dialogue des cultures et des peuples. En témoigne l’ouverture de sa 15ème édition vendredi dernier, à Podor.
(Correspondance) – En présence d’une palette d’acteurs culturels sénégalais et étrangers, et d’autorités aussi bien administratives que locales, la cérémonie officielle de lancement de l’édition 2023 des «Blues du fleuve» à Podor, a été riche en couleurs sur les berges du fleuve Sénégal. Entre concerts, régates, expositions et panels de développement, c’était une kyrielle d’activités programmées à l’agenda du comité d’organisation de cette manifestation. Les invités d’honneurs de cette présente édition du festival «Blues du fleuve», sont le Malien Aliou Same et la Malienne Inna Mojja dont la prestation aux côtés d’autres artistes de renommée, était très attendue par le nombreux public qui avait rallié la ville de Podor. Déjà, un avant-goût de cette ambiance électrique, a été servi, à travers la veillée culturelle qui a vu les artistes Assane Mboup et Alias Diallo chauffer l’esplanade du domicile de Baba Maal, avec des mélodies enchanteresses. Osmose culturelle, symbolisant une parfaite intégration des peuples, notamment entre les deux rives du fleuve, le festival a célébré également, à travers cette journée d’ouverture, la culture peule, mettant en lumière les «soubalbé», ce peuple de pêcheurs, par la tenue de régates festives.
Spectacle époustouflant
A ce niveau, une forte participation des populations mauritaniennes a été remarquée, avec la prestation de champions de la pagaie venus de l’autre rive du fleuve Sénégal plus précisément de Luxeib, cours d’eau servant de véritable trait d’union entre les peuples sénégalais et mauritanien. Un bel exemple de brassage culturel salué par le comité d’organisation du festival. Le clou artistique de cet événement pluri dimensionnel, était la prestation, vendredi, des hôtes, c’est-à-dire des rappeurs venus de la Mauritanie. En effet, Baba Maal qui avait promis un spectacle époustouflant au public, l’avait bien respecté. Monté sur scène aux environs de 4 heures le samedi matin, le roi du «Yéla», vêtu d’un très joli grand boubou, la voix fluette comme d’habitude, avait tenu un spectacle de qualité, tenant une fois de plus en haleine, le public qui s’était déplacé en masse. Véritable bête de scène, Baba Maal qui dansait avec charme a fait bouger tout le monde. A signaler que l’organisation de cet évènement, véritable levier du développement local, a été rendue possible grâce au concours de partenaires du festival au premier rang desquels l’Agence sénégalaise de promotion touristique.
Rendez-vous culturel à l’origine, le festival «Blues du fleuve» a fait émerger beaucoup de projets pour le développement durable dans divers domaines. D’ailleurs, le thème de la 15ème édition de cette année porte sur «Entrepreneuriat féminin et développement durable». Une étape importante qui a marqué cet événement, c’est l’avenue située au niveau de l’école maternelle et qui va vers la préfecture, qui porte désormais le nom d’El hadji Baba Maal.
Abou KANE