Du fond de sa cellule de prison du Cap Manuel, Ousmane Sonko a donné des directives. Il a appelé les Sénégalais à se tenir face à la tyrannie du régime. Appelant les Sénégalais à la mobilisation ce 17 novembre, il a invité les Sénégalais à se lever pour une justice équitable, pour le droit de vivre dans un pays sans craindre d’être arrêté…
Sauf extraordinaire, on va vers un vendredi de feu, avec les manifestations de l’opposition prévues aujourd’hui sur l’ensemble du territoire national. Du fond de sa cellule, le leader du parti Pastef dissous s’est invité à la conférence de presse conjointe de Yewwi Askan Wi et du mouvement Lacos. Via le porte-parole de Pastef, Ousmane Sonko a délivré un message appelant les Sénégalais à se tenir debout pour ce 17 novembre qui coïncide avec l’examen de son dossier de radiation des listes électorales par la Cour suprême. «J’en appelle à tous les Sénégalais, à notre fibre patriotique, aux valeurs fondamentales de refus à se préparer et à se tenir debout pour ce 17 novembre 2023 pour préserver notre démocratie», lance Ousmane Sonko. Il ajoute: «Il ne s’agit pas de se lever pour ma personne, elle importe peu. Nous devons nous lever pour une justice équitable, pour le droit de vivre dans un pays, sans craindre d’être arrêté au coin de la rue sans justification». «Pour ma part, poursuit-il, je continuerai à résister par tous les moyens dont je dispose et les jours à venir je vais continuer cette résistance contre l’oppression du peuple et contre cette prise d’otage inacceptable. Mes chers compatriotes levons nous, tenons nous debout parce que le Sénégal en vaut la peine». Maïmouna Bousso de Yewwi a également appelé à une forte mobilisation. «Demain, nous ferons face à notre destin et face à nos responsabilités. Nous devrons faire face à la tyrannie de Macky Sall qui compte écraser notre souveraineté», dit-elle.
Position également partagée par Dame Mbodj du mouvement des Leaders alliés du candidat Ousmane Sonko (Lacos). «Nous appelons tous les Sénégalais à investir la rue et ceux de Dakar à envahir la Cour suprême. Soyez présent car l’audience est publique. Le message que nous lançons, c’est de ne pas casser ni brûler, manifester pacifiquement comme vous le permet la constitution», lance Dame Mbodji sur un ton ferme et engagé. Quant à Aïda Mbodj de Yewwi Askan Wi, elle affirme que cette rencontre est une occasion pour alerter et prévenir la gravité de la situation. «On ne doit pas accepter que le Président Macky Sall soit la clé de voûte des institutions. Il a persécuté partout Ousmane Sonko. Je suis dans une situation d’alerte et de veille. Je n’imagine pas que la Cour suprême contredise le juge Sabassy Faye», prévient l’ancienne ministre de la Femme sous l’ère Wade. Idem pour l’ancien ministre de la Communication sous le régime de Wade qui affirme que la manifestation du 17 est une mobilisation nationale. «Si on laisse l’Etat de droit dans cet état, dans 10 ans, ça sera la mort de cette nation. Souvenez-vous de l’Egypte. Le problème est profond», fait savoir Moustapha Mamba Guirassy.
Magib GAYE