La France s’apprête à rapatrier son ambassadeur au Niger ainsi que les derniers personnels diplomatiques présents à Niamey dans les prochaines heures », a annoncé dimanche soir le président de la république, Emmanuel Macron, dans une interview à TF1 et France 2.
Le chef de l’Etat, qui assure s’être entretenu dans la journée avec le président déchu, Mohamed Bazoum, a également fait savoir que la France met fin à sa « coopération militaire avec les autorités de fait du Niger ».
Si le rapatriement de l’ambassadeur Sylvain Itté, doit intervenir « dans les prochaines heures », Emmanuel Macron précise que les militaires présents au Niger quitteront pour leur part le pays « de manière ordonnée » d’ici la fin de l’année 2023.
« Nous nous concerterons » avec le pouvoir militaire « parce que nous voulons que ça se fasse dans le calme », a néanmoins poursuivi le président français qui promet de rester engagé auprès des pays africains qui « demandent de la coopération » pour « lutter contre le terrorisme ».
Se disant « très inquiet » de la situation dans la région du Sahel, Emmanuel Macron a par ailleurs déclaré que « la France, parfois seule, a pris toutes ses responsabilités grâce à (ses) militaires » dont il estime que les opérations « ont été un succès ».
Ces annonces importantes interviennent alors que le pouvoir militaire nigérien avait donné, fin août, 48 heures, à l’ambassadeur de France à Niamey pour quitter son territoire.
« À compter du 28 août 2023, l’intéressé ne jouit plus de privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l’ambassade. Les cartes diplomatiques et les visas de l’intéressé et des membres de sa famille sont annulés », déclaraient les nouvelles autorités dans un communiqué de presse.
« Malgré les pressions des putschistes, notre ambassadeur (Sylvain Itté) restera à Niamey », avait assuré dans la foulée Emmanuel Macron devant les diplomates français réunis à Paris avant de finalement opérer un changement de position ce dimanche.
Depuis, Sylvain Itté vivait reclus dans l’enceinte de son ambassade sans possibilité de sortir ni de se ravitailler et se nourrissait de rations militaires.
Pour rappel, au-delà des missions diplomatiques sur place, la France comptabilise 1 500 de ses soldats sur le sol nigérien, qui sont désormais concernés par l’opération de rapatriement qui doit se tenir dans les prochaines semaines.
AA