Le directeur général du Centre de suivi écologique (Cse), Cheikh Mbow, a indiqué que la superficie du lac Rose est passée, depuis les années 1970, de 15 km2 à environ 4,2 km2 en raison principalement d’une baisse de la pluviométrie. «La superficie du plan d’eau du lac Rose est passée de15 km2 à environ 4,2 km2 actuellement, à cause de la grande sécheresse des années 70, plus tard en 1982 et plus récemment dans les 20 dernières années», a dit M. Mbow lors d’un entretien accordé à l’Aps. «Autrement dit, le lac Rose a perdu 70 % de sa surface d’eau de 1970 à maintenant et parallèlement à cette perte en eau, on constate des modifications de la couleur du lac Retba, devenu le lac Rose, à cause de cette coloration rose à sa surface», a-t-il rappelé.
Selon le directeur général du Cse, cette coloration est liée à des micro-organismes, des bactéries halophiles, qui peuvent prospérer dans des milieux à forte concentration de sel et qui donnent cette couleur rose au lac.
Dr Mbow a, toutefois écarté, toute «disparition immédiate » du lac Rose en dépit de la réduction progressive de la superficie de son plan d’eau. «Il semble qu’en ce moment sa superficie de 4,2 km2 est assez stable parce qu’on a toujours des apports d’eaux continentales, et océaniques, vers le lac, situé à moins de 4 mètres plus bas, que le niveau de l’Océan Atlantique», a-t-il fait valoir.
«Donc, a-t-il encore soutenu, je pense que le lac ne serait pas menacé de disparition dans l’immédiat à cause des cours d’eau qui l’alimentent en continue».
Au contraire, a-t-il ajouté, ce qui me semble être plus plausible comme menace sur le lac, c’est non la disparition du lac mais plutôt la perte de ses fonctions éco-systémiques à cause des agressions.
Il a rappelé que le lac était seulement un réceptacle d’eaux pluviales mais l’érection de bâtiments sans système d’assainissement autour du bassin du lac a accéléré l’écoulement d’eaux usées vers le bassin. «La coupe des filaos, de la végétation autour du lac, a entrainé également un processus d’ensablement du lac Rose, avec le phénomène du ruissellement des eaux pluviales», a-t-il poursuivi.
Selon lui, «ces phénomènes sont beaucoup plus insidieux que le risque de perdre les caractéristiques éco-systémiques, biochimiques de la coloration rose, du lac Retba ».
Donc, a-t-il réaffirmé, «dans l’immédiat le risque de perdre le lac ne se pose mais le risque de ne plus avoir les fonctions écosystèmes du lac se pose réellement».
Le lac Retba ou lac Rose est un point d’eau central pour le développement touristique et économique du Sénégal. (…).
APS