L’opposition et même certains dans le camp du pouvoir n’ont pas tardé à réagir aux deux «réponses abominables» du président de la République au journaliste de l’Express, ce dernier décidément peu enclin à lui poser des questions embarrassantes. «A la question relative aux événements de mars 2021 qui ont fait 14 morts, Macky Sall évoque ceux qui pensent pouvoir bloquer la justice; il aurait dû donner les raisons d’un blocage de la justice sénégalaise à trouver les responsables de ces 14 morts, soit donc d’une responsabilité de l’Etat», écrit son ancien Premier ministre Abdoul Mbaye.
En ce qui concerne son affirmation à un droit à un troisième mandat, le fondateur de l’Act relève que le problème du Sénégal n’est pas d’avoir un Président ignorant du droit puisqu’il ne l’a pas appris. Notre problème, selon lui, est d’être dirigé par un homme qui après avoir juré qu’il respecterait la loi est capable d’avoir deux interprétations diamétralement opposées de notre loi fondamentale, en attendant une troisième? Abdoul Mbaye indique lorsqu’il déclarait plusieurs fois oralement, puis confirmait dans son livre ne pas avoir droit à ce troisième mandat, la réforme de 2016 avait déjà eu lieu. Et voilà qu’aujourd’hui, dit-il, il confond les intangibilités. D’après lui, celle à laquelle il fait allusion concernait la question précise de la durée de son premier mandat.
Par contre la vraie intangibilité, poursuit Abdoul Mbaye, celle qu’il a expliquée comme recherchée lorsqu’il demandait à l’électeur sénégalais de voter la réforme constitutionnelle de 2016, concernait la limitation non modifiable du nombre de mandats à deux. «Espérons que ceux qui sont supposés connaître le droit et notre loi constitutionnelle, à savoir les juges constitutionnels, se montreront plus sachants dans une science qui demande d’abord lecture conforme de textes et de leurs exposés de motifs avant leurs interprétations variables d’une année à l’autre», affirme le fondateur de l’Act