La presse française s’inquiète des dérives de Macky Sall. Dans un article titré : Sénégal: les libertés sous pression à un an de la présidentielle, rappelle les nombreuses arrestations d’opposants, des membres de la société civile et des journalistes notamment Pape Alé Niang etPape Ndiaye, chroniqueur à Walfadjri, accusé d’avoir mis en cause l’indépendance de la justice dans le renvoi le 18 janvier devant une chambre criminelle de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de viols par une employée d’un salon de beauté. «On note une détérioration des droits humains depuis plus de deux ans au Sénégal à travers plusieurs violations de la liberté d’expression, de réunion pacifique, de mouvement et de la presse», affirme à l’Afp Ousmane Diallo, chercheur au bureau régional d’Amnesty à Dakar, cité par Tv5. «Au Sénégal, la liberté d’expression recule dans le spectre du troisième mandat de Macky Sall», écrit le journal Marianne qui souligne qu’un vent de colère teinté de panique traverse la presse sénégalaise. Le journal Médiapart relate la manifestation de la diaspora sénégalaise de France contre «la dictature de Macky Sall».
Mais c’est sans nul doute le Parti communiste français qui est le plus sévère avec le chef de l’Etat. Dans un article intitulé : Leçons de l’escapade de Marine Le Pen au Sénégal, publié dans le journal en ligne du parti, Félix Atchadé,membre du collectif Afrique et de la commission des relations internationales du PCF, écrit : «Macky Sall rejoint ainsi le feu autocrate Idriss Deby qui avait reçu Marine Le Pen en 2017. «Le geste du président sénégalais n’est intelligible qu’à la lumière de sa situation politique. Après dix ans de pouvoir, il a ruiné son crédit et peine à impulser une mobilisation populaire autour de sa personne et de ses mots d’ordre. Malgré cet isolement, il veut imposer en violation de l’esprit et la lettre de la Constitution, sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Pour ce faire, il gouverne dans la répression. Les journalistes, les militants associatifs et politiques sont ses cibles privilégiées. Ils sont des dizaines à croupir en prison pour des motifs qui sont la marque des régimes autoritaires», écrit-il. Puis il ajoute : «En recevant la chef du RN national, le président sénégalais prouve qu’il ne recule devant aucune abjection pour tenter de s’offrir une nouvelle alliée à l’international. ( …)Les amis étrangers ne sont jamais assez nombreux quand il faut réprimer les populations dans le silence de la communauté internationale». Récemment des députés de la France insoumise se sont inquiétés à l’Assemblée nationale française des restrictions des libertés au Sénégal.
Charles G.DIENE