Après la destruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, place à l’angoisse du personnel qui n’est pas encore casé dans d’autres structures. C’est pourquoi, le collectif dudit personnel interpelle le chef de l’Etat pour sortir de l’ornière.
Armés pour nombre d’entre eux d’un tissu rouge, des travailleurs de l’Hôpital Aristide Le Dantec réunis, la semaine dernière, au rez-de-chaussée du siège de la Cnts, appellent le chef de l’Etat à se pencher sur leur situation. Depuis la démolition de l’hôpital Le Dantec, ces Sénégalais craignent pour leur avenir. Regroupés dans un collectif, ils demandent le respect des délais de livraison du chantier de l’hôpital en reconstruction pour qu’ils puissent reprendre les activités. Le 31 décembre 2023 est annoncé par les autorités pour livrer le chantier.
L’Etat, par le biais du ministère de la Santé, avait pris l’engagement de tout garantir durant toute la période de reconstruction. «Lors d’une réunion avec le ministre de la Santé et de l’Action sociale, elle (Marie Khemesse Ngom, ministre de la Santé, Ndlr) nous avait signifié que le budget alloué à l’hôpital Aristide le Dantec a été reconduit», rapportent les travailleurs. Ces derniers soutiennent qu’il est urgent pour l’Etat de poser des actes tendant à garantir les salaires des travailleurs et tous les avantages y afférents. Ils dénoncent, par ailleurs, l’injustice que subissent, depuis des années, les prestataires. «Des travailleurs qui totalisent plus de 15, 18 voire 20 ans de service, ont été, du jour au lendemain, jetés dans la rue par le ministère avec la complicité de syndicalistes véreux. Nous exigeons qu’ils soient reversés dans la fonction publique comme leurs autres collègues», exhortent-ils.
Il faut aussi «mettre au clair les recrutements dont certains sont faits par copinage et liens familiaux au sein de l’hôpital, même après sa fermeture», considèrent les travailleurs. Qui exigent «un audit du personnel». Le personnel de l’hôpital demande à être affecté dans les autres structures avec ratifications de conventions en bonne et due forme. Le personnel exige également la libération inconditionnelle de leur camarade El Hadji Abdoulaye Dione, incarcéré à la prison de Rebeuss depuis plus de quatre mois pour avoir simplement défendu ses droits, à leur avis.
Selon le premier secrétaire général de la Cnts, Lamine Fall, 90% des travailleurs sont laissés en rade ; et les salaires ne sont pas payés régulièrement. «Notre Etat nous trompe», laisse entendre M. Fall. Qui incite à se battre pour faire changer la situation. Selon lui, Le Dantec est la mémoire du service de santé sénégalais.
«Ce projet ne dit pas son nom. Une maternité flambant neuf, cassée, pourquoi ? Il y a autre chose derrière. La date de livraison est retenue pour la fin du mois de décembre 2023, après 18 mois de travaux. Le chantier n’a pas encore commencé», regrette le syndicaliste.
Emile DASYLVA
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