La fondatrice du mouvement «Fouta Tampi», Fatoumata Ndiaye et sa fille, Thiaba Niang, soldaient leurs comptes, hier, devant le tribunal d’instance de Dakar. En trainant son ainée en justice, elle croyait obtenir son repenti par rapport à son comportement. Mais les choses ne se sont pas passées comme elle l’aurait voulu. Après leurs révélations, les unes plus salaces que les autres, sur leur vie privée, place a été donnée au procureur pour les recadrer. Sous le manteau d’un imam, le maitre des poursuites les a toutes les deux sermonnées. «C’est désolant de constater un tel scénario devant la barre de cette juridiction. Une mère qui porte plainte contre sa fille. Elle dit qu’elle en a marre de ses agissements sur les réseaux sociaux. La fille a confirmé avoir fait 3 lives sur les réseaux sociaux. A l’enquête, elle avait reconnu avoir déclaré que sa petite sœur est née d’une relation extraconjugale. Il y a d’autres déclarations que la décence ne me permet pas de répéter ici», lance le procureur pour déplorer leur comportement à la barre.
Le représentant du ministère public qui s’attendait à une réconciliation, s’est dit désolé. Selon lui, toutes les déclarations faites à la barre sont assimilables à des infractions de «violence et voie de faits». Pour lui, la jeune fille de 20 ans est coupable de tout ce qu’on lui reproche. «Je la considère comme une victime. Rien n’empêche qu’elle fasse l’objet d’une éducation. Elle a déclaré avoir fait la prison et eu un enfant très tôt», déclare-t-il. En langue wolof, il lance ceci à l’endroit de la fille : «Quel genre de personne es-tu ? C’est quoi avoir du buzz ? Aller par ci et là, être manipulée à tout va ? Une fille doit se soumettre à ses parents, surtout obéir à sa mère. A ton âge, tu devrais être à la recherche de fortune dans des conditions saines.» Non sans pointer un manque d’éducation de base dans les familles.
Assurant la défense de la jeune fille, Me Abdy Nar Ndiaye soutient avoir été saisi par un de ses contacts pour suivre le dossier. «Je ne suis pas là pour la mettre en mal avec sa mère. Je n’ai reçu aucun franc pour la défendre. Il faut la relaxer. Je lui offre 100 mille francs Cfa que je remettrais à l’administration pénitentiaire pour prendre en charge son enfant à sa sortie de prison», plaide la robe noire.
La demande de mise en liberté provisoire de Thiaba a été rejetée. Le verdict sera rendu le 23 janvier 2023. La fille, sur plainte de sa mère, a été arrêtée à la citée Mixta, puis placée sous mandat de dépôt, la semaine dernière.
Salif KA