Le Cardinal Théodore Adrien Sarr invite à ne pas se résigner à subir les regards, propos et comportements négatifs, mais à reprendre confiance. C’est l’un des messages de son dernier ouvrage, coécrit et titré :«Afrique, lève-toi et marche».
Le Cardinal Theodore Adrien Sarr répudie la fatalité. «J’exhorte (les Noirs, Ndlr) à ne pas se résigner à subir les regards, propos et comportements négatifs à leur égard, mais à reprendre et à nourrir la confiance en eux-mêmes en tant qu’êtres humains créés par Dieu, égaux à tous les autres, dotés par le Créateur des mêmes potentialités», a prêché le Cardinal à la retraite, Théodore Adrien Sarr, lors de la présentation, avant-hier à la librairie Clairafrique, de son dernier livre-entretien, titré : «Afrique, lève-toi et marche».
A son avis, le continent, le Noir en l’occurrence, doit se faire respecter. «Il faut se respecter soi-même pour être respecté et se faire respecter des autres. Afrique lève-toi, prends ton destin en main, marche pour montrer ta dignité et te faire respecter», déclame-t-il. Aux chrétiens d’Afrique, il leur demande de «se comporter en baptisés». «Les Chrétiens d’Afrique ont pour mission de s’engager dans l’annonce de la bonne nouvelle de la Libération et de leur filiation en Jésus Christ par leurs paroles et leurs actes. Les Noirs chrétiens d’Afrique doivent entendre le grand appel +Afrique lève-toi et marche+. Ils doivent l’intérioriser et travailler à le faire entendre et le faire vivre par leurs proches, concitoyens et décideurs économiques, sociaux et politiques des différents pays», dit le Cardinal Sarr.
Les autres membres de l’humanité sont appelés à une conversion de leur esprit et de leur cœur. «Une conversion, qui se traduit en dépassement des préjugés et regards négatifs sur l’homme noir. Mais ils doivent regarder l’homme noir comme égal à eux-mêmes en tant que créature de Dieu», dixit le chef religieux.
Le vœu de Théodore Adrien Sarr est de voir la disparition définitive de ce sort négatif réservé à l’Afrique. D’après lui, ce sont les propos et comportements désobligeants envers l’homme noir qu’il faut bannir. Il est pour la disparition du phénomène négatif dans l’histoire de l’humanité. «On ressent honte et douleur devant l’esclavage reconnue comme un crime contre l’humanité», se désole Théodore Adrien Sarr. Il en appelle à l’engagement de la génération présente pour une meilleure place des Noirs dans la grande famille humaine. «Un engagement éclairé par la foi», dit le religieux.
Coauteur de l’ouvrage, le professeur et journaliste Yuan Picart soutient que l’intention est de combler les failles dans la culture dans les bibliothèques, du fait d’un manque d’écrits. «L’Afrique est le parent pauvre de la culture. Elle est plus belle que ce que nous montrent les médias occidentaux depuis 15 ans, c’est-à-dire les marées humaines, la misère, la pauvreté, la malnutrition», confie-t-il à côté de son interviewé, le Cardinal Sarr.
Actuel chef de l’Eglise au Sénégal, Monseigneur, Benjamin Ndiaye laisse entendre, pour sa part, que c’est un appel à ne pas accepter la fatalité, mais à se ceindre les reins en position debout pour avancer. «Le plaidoyer du Cardinal sur la condition de l’homme noir m’habite, tout comme la chanson de Ismaël Lô qui chante la fin de la situation sur le sort des Noirs».
Pr Raymond Aliou Ndiaye invite le lecteur à suivre son engagement pour construire sur la devise «Afrique, lève-toi et marche».
Emile DASYLVA