La junte au pouvoir en Guinée s’est répandue jeudi en invectives contre le président en exercice de la Cédéao, le traitant de « guignol » avant un sommet de cette organisation.
La junte reproche au président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, ses déclarations aux médias français RFI et France 24 mercredi.
Umaro Sissoco Embalo avait prévenu que la Guinée allait au-devant « de lourdes sanctions » si la junte arrivée au pouvoir par la force en septembre 2021 persistait à vouloir s’y maintenir trois ans. Il avait réaffirmé avoir obtenu lors d’une visite en Guinée un accord avec la junte pour qu’elle cède la place à des civils élus au bout de deux ans, ce que la junte qualifie de « mensonge ».
« Nous avons constaté avec étonnement et exaspération la nouvelle sortie de l’amuseur public de Bissau, un guignol dans le manteau d’homme d’État », a dit dans un communiqué le Premier ministre dit de transition, Bernard Goumou. Il décrit Umaro Sissoco Embalo comme un « type surexcité », arrivé « par effraction » à la présidence de la CEDEAO.
« En plus de la proximité géographique, un lien de sang nous unit à la Guinée Bissau. Non ! Aucun arriviste politique encore moins un opportuniste mal briefé, ne nous amènera à détruire ce précieux héritage », renchérit-il.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le colonel Amara Camara, une des figures de la junte guinéenne et secrétaire général de la présidence dite de transition, reproche à Umaro Sissoco Embalo d’avoir forcé la main de ses homologues ouest-africains pour la tenue d’un sommet en dehors d’Afrique de l’Ouest et de vouloir faire de même avec des sanctions contre la Guinée.
« En imposant à ses pairs la tenue de ce sommet en dehors de son espace géographique, son leadership aura permis de donner l’occasion aux autres de ne pas nous prendre au sérieux, à moins que ce ne soit son objectif », a-t-il lancé.
Le colonel Camara accuse Umaro Sissoco Embalo, depuis son accession à la présidence tournante de la conférence des chefs d’Etat ouest-africains il y a quelques semaines, de s’illustrer par « ses prises de position personnelles au mépris de ses homologues présidents », et de « donner en spectacle » la CEDEAO.
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