Le silence des autorités étatiques et de la Bceao sur la crise du groupe La Poste indispose. Ce qui n’est pas normal selon Famara Ibrahima Cissé, président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif).
La crise qui secoue le groupe La Poste ne s’atténue pas. Elle va de mal en pis. Une situation qui déplaise Famara Ibrahima Cissé, président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif). «La situation de La Poste s’aggrave et se dégrade de plus en plus sous le regard impuissant et complice de nos autorités étatiques et de la Bceao. En effet, depuis plusieurs mois, La Poste traverse une crise financière sans précédent. Son défaut de trésorerie dû à sa mauvaise gestion ont mis en difficulté la boîte, menace ses employés et met ses usagers dans une situation inconfortable voire exécrable», dénonce-t-il.
Selon Famara Ibrahima Cissé, de par ces difficultés, «les clients n’arrivent plus à accéder à leurs ressources, les salaires ne sont plus payés à temps, les chèques barrés ne passent plus à la compense, les clients n’arrivent plus à faire face à leurs obligations». Ce qui fait que, poursuit-il, le «préjudice est extrêmement lourd pour les usagers qui se voient expulser de leur demeure, déclarer insolvables par leurs partenaires commerciaux car incapables de payer et d’honorer à temps leurs engagements financiers». Poursuivant, cet activiste évoluant dans le secteur bancaire révèle que pour décaisser une somme, les usagers «sont soumis à des tracasseries qui les clochardisent à longueur de journée voire de mois». «Les fournisseurs n’acceptent plus les chèques de La Poste car ils reviennent impayés et à la clef une pénalité. La direction de la solde feint de réclamer pour le changement de domiciliation l’attestation de non engagement alors que la direction de La Poste a, non seulement doublé le coût, mais refuse de la délivrer aux clients tout en sachant que la poste ne fait pas d’engagement (prêt) aux clients», déplore le président de l’Acisf.
La Bceao, soutient-il, qui devait corriger cette situation de violation flagrante de la réglementation, «montre encore ses faiblesses comme à l’accoutumée». «Des micmacs financiers sont déployés de tout bord par les travailleurs postaux pour payer ou percevoir leur propre salaire», souligne-t-il. Cette situation dérisoire, estime Famara Cissé, devrait interpeler plus d’un. «Pourquoi les politiques, mêmes les plus radicaux, n’en parlent pas? A qui profite la disparition de La Poste? Qui veut la noyer? Pourquoi ce désintérêt vis-à-vis de La Poste? Le pétrole et le gaz tant chantés ne doivent-ils pas aider à sauver notre patrimoine national en priorité ? Nous n’avons rien contre les pompeuses réalisations du gouvernement que nous saluons au passage. Mais sont-elles plus prioritaires que La Poste? Après les élections, les contentieux, la politique politicienne, opposition comme pouvoir ne doivent-ils pas consacrer une seconde à La Poste?», interroge-t-il.
Salif KA