Coordonnateur de la coalition Aar Sénégal, l’ancien porte-parole du parti d’Idrissa SECK se dit très pessimiste au regard des dernières déclarations du président SALL.
Pour une question déjà tranchée par la Constitution, Abdourahmane DIOUF indique ne pas comprendre pourquoi elle suscite autant d’interrogations et de tergiversations si ce n’est pas une entourloupe. « C’est Macky SALL avec Ismaël Madior FALL qui nous a fait faire un référendum qui, à l’époque, nous imposait des clauses d’éternité. En droit, on va vers l’interprétation quand les textes sont clairs. Les textes sont clairs et les deux personnes sont vivantes et je ne vois pas la décence chez Macky de prendre son cartable et de déambuler pour déposer un dossier au niveau du Conseil constitutionnel. Il n’a pas le droit aussi », soutient Abdourahmane DIOUF.
Seulement, pour l’ancien directeur de la SONES, c’est justement parce que le Conseil constitutionnel ferme les yeux sur les manœuvres de Maccky SALL que les Sénégalais s’inquiètent. « En 2018, il (le Conseil) a accepté qu’on change le mode d’élection du Président de la République. Avec l’institution de la loi sur le parrainage. Or, l’article 103 de la Constitution nous dit que sur la durée du mandat, sur la forme républicaine de l’État et sur le mode d’élection, on ne peut pas changer de mode. Donc avec sa loi sur le parrainage, un Conseil constitutionnel sérieux et compétent patriote aurait dû lui dire qu’on ne peut introduire cette loi », souligne-t-il.
Conseil constitutionnel n’inspirant pas confiance, Abdourahmane DIOUF estime qu’un dossier d’une éventuelle candidature du leader de l’APR ne devrait pas y déposer. A l’en croire, « le combat à mener, c’est un combat par rapport au fait que Macky ne puisse pas avoir de dossier à déposer au Conseil constitutionnel ». Selon lui, le laisser déposer sa candidature, est « la meilleure façon de mettre le chaos et jeter en pâture les gens du Conseil car il viendra leur demander : Vous sages et juristes, rappelez-moi ce que j’ai dit sur la durée du mandat. C’est extraordinaire qu’un Président ait écrit sa propre constitution, ait donné son interprétation, le parrainage et il a le culot d’aller demander aux membres de lui rappeler ce qu’il avait lui-même écrit ».
Pour Abdourahmane DIOUF, il n’y a pas de doute possible, « les élections du 31 juillet restent les dernières élections auxquelles il doit participer. »
WALFNet