Au Sénégal, on fume partout malgré la loi votée le 14 mars 2014 sur le tabac. C’est le constat fait par le président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), Amadou Moustapha Gaye, interpellé, hier, en marge de la dédicace du livre sur les données probantes produit par un collectif de chercheurs sénégalais. «Nous avons une loi votée le 14 mars 2014. Mais, elle peine à être appliquée. Pourtant, cette loi a des dispositions qui interdisent de fumer dans certains lieux publics», rappelle M. Gaye.
Pour lui, il y a urgence de faire les décrets d’application de cette loi afin de contraindre les récalcitrants. Parce que le tabac tue toujours dans la mesure où les maladies provoquées sont coûteuses et dangereuses. «Les maladies engendrées par le tabac sont très graves et demandent beaucoup de moyens pour leur prise en charge. Le Sénégal récolte des taxes à hauteur de 30 milliards de francs Cfa chaque année des industries du tabac. L’Etat prend en charge des maladies qui sont causées par le tabac à hauteur de 100 milliards de francs Cfa. Si on fait le rapport, personne ne gagne dans cette affaire. Ni l’Etat encore moins les populations. Il n’y a que les industries du tabac qui s’en sortent. Il faut qu’on soit plus responsable», déplore-t-il. A son avis, aujourd’hui, il y a des Etats qui sont à la merci des industries du tabac. «On ne peut pas l’accepter dans la mesure où les maladies causées par le tabac sont très graves.
Pour le compte du Sénégal, on se rend compte que la lutte gagnerait à être beaucoup plus soutenue par nos Etats. Les dirigeants doivent être plus regardants sur cette question», martèle M. Gaye.
Émile DASYLVA