Quatre ans après leur procès pour «terrorisme» en première instance, Imam Alioune Ndao et autres sont attendus ce matin à la barre de la chambre criminelle d’appel de Dakar.
Le procès en appel d’Imam Alioune Ndao, Mockhtar Diokhané et autres s’ouvre ce matin devant la chambre criminelle spéciale de Dakar. Poursuivis pour «actes de terrorisme par menaces d’attentats», «association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux», «apologie du terrorisme» et «détention d’armes sans autorisation», ils étaient au total, 29 accusés. Au terme de leur procès en première instance, en 2018, le juge avait prononcé 13 condamnations et 15 acquittements. Seul Alioune Badara Ndao, condamné à un mois de prison assorti du sursis, avait interjeté appel. Par contre, le parquet avait introduit un appel contre tous, même ceux qui avaient été condamnés à de lourdes peines. «Le parquet ne veut pas perdre la face. Les accusations étaient tellement graves. Ensuite, on s’est retrouvé avec des acquittements et des condamnations de 3 mois avec sursis et de cinq ans de prison», explique une source judiciaire.
Selon notre source, au regard des accusations et le tollé de ce procès, l’opinion s’attendait à de lourdes peines contrairement à celles prononcées par le tribunal. Selon notre interlocuteur, cette décision pourrait se justifiait par un manque de maitrise des juges du dossier pour défaut de spécialisation. «Ils ont été mis devant le fait accompli. C’est pourquoi ils ont, à mon avis, allégé les peines», confie notre source. D’après une autre source, au cœur du dossier, le parquet n’avait autre choix, vue l’ampleur de cette affaire, que d’introduire un appel. Dans sa démarche, le représentant du ministère public conteste l’ensemble des peines rendues par tribunal.
D’autres faits qui pourraient justifier cette démarche du parquet, c’est l’inadéquation entre la décision du tribunal et son réquisitoire. Au terme de son réquisitoire, le ministère public avait divisé les peines contre les accusés. Lesquelles vont de la perpétuité à l’acquittement. Il avait requis la perpétuité contre Makhtar Diokhané et sa bande.
Quant au reste des présumés accusés, il avait requis des peines allant de cinq à trente ans de prison à l’encontre de la bande à Imam Ndao. Ce dernier encourt la plus lourde peine avec trente ans de prison ferme. Selon le procureur, l’Imam est coupable d’«associations de malfaiteurs, d’apologie du terrorisme, de blanchiment de capitaux, de financement de terrorisme et de détention d’arme et de munitions sans autorisation».
Salif KA