Même s’ils représentent 1 à 2 % des cancers au Sénégal, les cancers de l’enfant constituent un réel problème de santé publique.
En effet, selon Dr Babacar Guèye, directeur de la Lutte contre la maladie au ministère de la Santé, dans le pays, il est attendu chaque année 800 à 1 200 cas de cancers de l’enfant. Il s’exprimait, hier, en marge de la célébration de la Journée mondiale contre le cancer de l’enfant.
Toutefois, d’après Dr Guèye depuis l’adhésion du Sénégal au Groupe franco-africain d’oncologie-pédiatrique (Gfaop) en 2000, les enfants atteints de cancer ont eu un accès plus facile au diagnostic et au traitement. A cela s’ajoute, la subvention de l’Etat à hauteur de 60 % de la chimiothérapie et la disponibilité de la morphine sirop pour soulager la douleur. Les cancers de l’enfant n’étant généralement pas évitables, le meilleur moyen selon lui, d’améliorer la survie globale, est de s’orienter vers un diagnostic précoce suivi d’un traitement efficace.
Malgré tous ces efforts, les défis demeurent. A l’en croire, il faut notamment faire face au manque de ressources humaines, au défaut de formation et à l’absence d’équipements adéquats. Il s’y ajoute l’indisponibilité des médicaments au Sénégal et la rupture de la morphine et le manque de sensibilisation des populations sur les cancers de l’enfant.
A l’hôpital Aristide Le Dantec 200 à 250 enfants atteints de cancer sont pris en charge par an. «Comme les cancers de l’enfant ne sont pas dus à des facteurs environnementaux sur lesquels on pourrait agir par une prévention efficace, la seule manière d’agir pour éviter que les cancers ne soient pas trop graves est d’en faire le diagnostic dès que les premiers signes sont repérables. Ceci permet d’améliorer considérablement les chances de guérison des enfants, de réduire la durée et les coûts des traitements», affirme Dr Mame Ndella Diouf, pédiatre à l’Unité oncologie pédiatrique de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), 400 mille cancers sont diagnostiqués chez les enfants en Afrique. «Les cancers survenant chez les enfants sont des tumeurs malignes dont les cellules se multiplient très vite. Beaucoup de ces tumeurs sont d’ailleurs appelées embryonnaires parce qu’elles partagent souvent avec le tissu embryonnaire la capacité de se multiplier et de grandir rapidement», indique l’Oms.
De 2000 à 2021, 2 877 enfants ont été pris en charge. Selon toujours l’Oms, on estime à 40 % la proportion des enfants atteints d’un cancer en Afrique subsaharienne qui accèdent à un diagnostic. Le taux de guérison reste inférieur à 20 % dans la population hospitalisée et il est beaucoup plus faible en considérant les cas estimés dans la population générale.
Samba BARRY